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Les prévisions climatiques sont-elles fiables ?

 Les prévisions climatiques sont-elles fiables ?

Les focus médiatiques se sont déplacés sur la pandémie et les attentats terroristes mais l’élection en cours de Joe Biden aux États-Unis, qui veut remettre en cause la sortie de son pays de l’Accord de Paris sur le climat, va prochainement regonfler la nécessité de contenir la montée des températures. Il en est de même du vote d’une centaine de milliards par l’UE pour le développement durable qui inclue la lutte pour le climat, autrement dit la chasse au gaz carbonique. On commence d’ailleurs à voir refleurir des publications anxiogènes sur les ravages du climat si l’on ne fait pas la chasse à l’émission anthropique de ce gaz.

Le dernier rapport du GIEC aux décideurs donne deux informations de base sur le futur à savoir une hausse prévisible des températures de 0,2°C par décennie avec une fourchette de 0,1°C à 0,3°C et une autre fourchette de date entre 2030 et 2052 durant laquelle le plafond admissible de +1,5°C sera atteint. La hausse de température déjà acquise est évaluée entre 0,8°C et 1,2°C. Ce rapport publié le 15 mai 2018 fournit en effet l’extrait suivant à l’attention des décideurs :

« Selon les estimations, les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ 1 °C au-dessus des niveaux préindustriels, avec une fourchette probable allant de 0,8 °C à 1,2 °C. Il est probable que le réchauffement planétaire atteindra 1,5 °C entre 2030 et 2052 s’il continue d’augmenter au rythme actuel (degré de confiance élevé) […] S’inscrivant dans la tendance au réchauffement à long terme enregistrée depuis l’époque préindustrielle, la température moyenne à la surface du globe observée pour la décennie 2006-2015 a été supérieure de 0,87 °C (avec une fourchette probable comprise entre 0,75 °C et 0,99 °C)6 à la température moyenne pour la période 1850-1900 (degré de confiance très élevé). Le réchauffement planétaire anthropique estimé correspond au niveau de réchauffement observé à ± 20 % près (fourchette probable) et augmente actuellement de 0,2 °C (fourchette probable comprise entre 0,1 °C et 0,3 °C) par décennie sous l’effet des émissions passées et présentes (degré de confiance élevé). »

Ceci amène une première réflexion sur les incertitudes concernant les données utilisées pour aboutir au résultat attendu, à savoir la date d’atteinte du +1,5°C déclarée valeur plafond admissible. La première incertitude est l’augmentation de température déjà acquise qui varie entre +0,8°C et +1,2°C soit un écart de 0,4°C par rapport au +1,5°C ou une incertitude de 27% sur la valeur à prendre en compte au départ. La deuxième incertitude pèse sur la hausse de température par décennie située entre 0,1°C et 0,3°C. Si l’on prend les valeurs minimales des valeurs retenues pour la température acquise pour 2019 et pour la hausse par décennie, on arrive au +1,5°C en 2139 [(1,5-0,8)/0,01+2019] et avec les valeurs maximales [(1,5-1,2)/0,03+2019] en 2029. L’écart est de 110 ans alors que la fourchette de date donnée par le GIEC est de 22 ans entre 2030 et 2052 !

Ceci implique que le GIEC a choisi les valeurs maximales pour donner sa prévision du réchauffement soit un réchauffement de 0,3°C par décennie et une température de départ de +1,2°C pour calculer la date la plus rapprochée de 2030. Or la température observée en 2019 et publiée par la NOAA n’est pas de +1,2°C mais de +0,95°C soit 0,25°C plus basse. Sur la même valeur de 0,3°C de hausse par décennie mais avec les +0,95°C on obtient le plafond fatidique en 2037 soit 7 ans plus tard, ce qui n’est déjà pas rien un an après la publication du GIEC. Mais si on retient la valeur choisie de hausse de 0,2°C par décennie, le même calcul donne la date de 2046 soit cette fois 16 ans plus tard que la date la plus proche 2030 publiée par le GIEC. Cette date se rapproche sensiblement de la date la plus éloignée en 2052 qui correspond au choix d’une hausse décennale de +0,2°C et d’une température en 2019 de +0,84°C.

Ce qu’il faut retenir c’est la grande incertitude des valeurs de la température initiale et de la hausse par décennie consignées dans le rapport de 2018, et donc la grande fragilité des prévisions qui sont révisées en permanence. Dans le rapport de 2010 la hausse par décennie retenue était de +0,46°C, puis de +0,35°C en 2015, pour aboutir à +0,2°C en 2018. C’est un recul de 0,26°C en 8 ans soit une baisse de 57% sur la hausse décennale prévue, un coefficient de calcul essentiel dans la prévision.

Ce rapport aux décideurs s’appuie sur le rapport complet SR15 2018. Dans ce dernier la valeur de +0,2°C par décennie et celle de +0,84°C en 2019 correspond très exactement à la prévision de l’atteinte du +1,5°C en 2052 mais la plage d’incertitude est donnée entre 2030 et 2052. Ceci veut dire qu’en fait le GIEC abandonne la valeur de hausse décennale de la température de +0,1°C qui, avec la même valeur de température en 2019, reporterait la date limite à 2085. Tout en avouant une incertitude sur la hausse décennale des températures, le GIEC propose une plage de dates qui occulte la moitié de l’incertitude et garde la plus anxiogène. Il donne ainsi une impression d’urgence d’agir qui ne correspond pas à la réelle incertitude actuelle sur les valeurs de température à prendre en compte. On peut parler de grande incertitude utilisée doublée d’une intention manipulatrice.

 

On touche là aux incertitudes des prévisions à long terme surtout quand la connaissance des phénomènes est encore très parcellaire dans une science très jeune. En réalité le GIEC ne veut pas avouer qu’il a été beaucoup trop pessimiste même s’il ne revient pas sur la causalité du CO2 anthropique dans l’élévation des températures. En effet la date la plus proche de 2030 conservée n’est autre que celle qui est le résultat du rapport GIEC 2015 calculée avec une élévation de température de +0,035°C/an et non de +0,02°C/an. Autrement dit le GIEC ne veut pas renier en 2018 ses prévisions de 2015. Ce qui n’est pas dit c’est qu’en 2018 il a en fait partiellement abandonné les modèles mathématiques qui ont montré leur incapacité à même prévoir la température globale à 20 ans devant nous. Il a privilégié la prévision statistique s’appuyant sur le passé et le prolongeant linéairement comme on le constate sur le graphique présenté ci-dessus. De la même manière le rapport GIEC de 2010 avec une élévation de +0,046°C annonçait une atteinte du plafond en 2026 d’où la date de 2025 qui a été longtemps médiatisée. Elle a d’ailleurs été à la naissance de l’urgence climatique.

Donc finalement depuis 2010 le GIEC s’est trompé dans ces prévisions, et n’a pas cessé de revoir à la baisse la hausse décennale de la température. Les rédacteurs du rapport aux décideurs s’ingénient à le masquer pour ne pas faire baisser l’urgence d’agir. La date de 1952 est présentée à l’extrémité de la plage d’incertitude et non 1985 avec la même valeur de la température de 2019 et la valeur basse de la hausse décennale de +0,1°C. Cette occultation induit ainsi dans les esprits que la date de 1952 est la date ultime de l’atteinte du +1,5°C qui peut même arriver en 2030. Le credo de l’urgence climatique est sauvé. La réalité est que c’est 2052 qui correspond aux nouvelles estimations les plus probables du GIEC alors qu’on va faire retenir la date de 2030 pour maintenir la pression sur l’opinion.

Donc aujourd’hui rien ne permet d’affirmer que pour l’atteinte du +1,5°C cette date de 2052 sera tenue, pas plus que celle de 2030.

Le problème est que le rapport du GIEC aux décideurs et la traduction, qui en est faite par ceux-ci et les sphères politiques et médiatiques, engage des actions qui modèlent notre futur sur des prévisions non fiables. On peut ajouter aux incertitudes la liaison linéaire présupposée entre le taux de CO2 et la température. La causalité du CO2 et l’urgence climatique sont devenus un socle de pensée et d’actions inébranlable. On fait croire à cette affirmation comme à un dieu dont la parole ne peut pas être mise en doute. Toutes les nations, qu’elles admettent ou non les prévisions, œuvrent désormais dans le même sens ou au moins font savoir qu’elles le font. Le plus bel exemple d’hypocrisie est la position chinoise. Les deux plus grands pollueurs en CO2 de la planète sont les Etats-Unis et la Chine qui représentent à eux deux 43% des émissions totales. L’accord de Paris sur le climat a été signé par la Chine et les Etats-Unis s’en sont retirés. Mais la signature chinoise repousse à 2030 la promesse de diminuer les émissions de CO2, date qui n’est évidement pas choisie au hasard. En effet si le +1,5°C n’est pas atteint en 2030 comme le prédit le GIEC, la Chine demandera un nouveau report. Rien ne va réellement bouger dans les émissions de CO2 avant cette date. Si d’ici 2030 la France abaisse de 50% ses émissions carbone, elle n’agira que de 0,5% sur le bilan mondial.

Je n’ai pas parlé du soi-disant consensus scientifique qui n’est toujours pas atteint et le nombre de chercheurs contestataires de renommée mondiale sur le sujet ne cesse de croître tant sur la valeur des prévisions actuelles que sur le lien de causalité du CO2 sur la température. Certains scientifiques croient que l’augmentation du CO2 est un effet de celle de la température et non l’inverse. D’autres disent que les modèles mathématiques actuels ne sont pas valables parce qu’ils ne tiennent pas compte de la variabilité naturelle du CO2 et sont donc incapables de donner un modèle global incluant le passé et en tenant compte dans la prévision. D’autres encore ont modélisé les différents cycles solaires et ont montré la corrélation avec les variations de température sur de longues périodes de temps. On se bat encore sur la meilleure manière d’évaluer la température du globe. C’est dire si nous sommes dans un océan d’incertitudes qui contraste avec les affirmations péremptoires des écologistes, des politiques et des médias. La seule chose sûre pour l’instant est que la température a augmenté de l’ordre de +1,0°C sur les 12 derniers mois 2020 depuis 1978 après une longue période de stagnation des températures. Cette température de 1978 est par ailleurs identique à celle de 1880 qui sert de référence 0°C aujourd’hui. Entre ces deux dates la température globale a varié en plus et en moins. Pourquoi 1978 est-il une date clé ? Personne ne fournit d’explication valable pas plus que sur la stagnation des températures sur 15 ans entre 1998 et 2013. Celle-ci a pris le nom de « hiatus climatique » sans autre forme de procès. Après avoir monté de +0,6°C en 20 ans entre 1978 et 1998 l’élévation de température s’est arrêtée pendant 15 ans jusqu’en 2013 pour reprendre +0,3°C en 6 ans jusqu’en 2019. Qui a donné une explication sur ces brusques variations alors que la variation du CO2 ne les précède pas ? Qui vous en a parlé ? Qui peut prédire l’avenir ?

Si l’on ne nous dit rien sur les incertitudes, on nous abreuve d’informations sur les conséquences du réchauffement, de la montée des eaux, de l’augmentation des catastrophes naturelles, de la disparition des glaces, des incidences graves sur la faune, la flore, les sols, sur la fonte du permafrost, sur la désertification, sur les migrations, etc. etc. On nous décrit déjà l’enfer du +5°C et du +7°C où l’homme ne pourra plus survivre. Personne ne s’arrête sur les bienfaits de l’augmentation actuelle des températures qui permet une surproduction agricole, en oubliant que les grandes famines ont eu lieu pendant les périodes froides de notre histoire. On nous contraint à la lecture d’un roman de science-fiction ou plus personne ne sait la part du réel et de l’imagination.

La conséquence grave de ces incertitudes est le fait qu’on les ignore pour en faire des certitudes, mais ce ne sont pas les incertitudes en elles-mêmes qui sont graves. Ce ne sont que celles d’une science très jeune et très complexe où tout le monde cherche encore des explications sur les causes qui agissent et sur leurs importances respectives. Les coupables ce sont ceux qui instrumentalisent ces certitudes pour des raisons idéologiques, politiques et financières. Cela devient une manipulation des masses par ceux qui y trouvent leur compte. Le « Sauvons la planète » enthousiasme la jeunesse mais on ne lui ouvre pas les yeux sur les incertitudes, ni sur le fait que le danger n’existe peut-être pas, ni sur le fait qu’il a déjà reculé au moins de 5 ans (2025-2030) sinon de 27 (2025-2052) en dix ans de prévisions. Le danger prévu en 2025 est déjà exclu, et celui de 2030 devient très improbable. Alors les prévisionnistes ont pris de la marge en donnant 2052 sans l’annoncer d’une façon claire comme probable et les décideurs vont surfer sur 2030. Il ne faut pas casser la manne de centaines de milliards qui va se déverser sur le « Sauvons la planète » et se retrouver dans les grandes sociétés du monde.

Nul ne peut prévoir l’avenir avec certitude.

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Claude Trouvé

22/11/20 

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