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Coronavirus, zéro mort en vue ?

Dans le vent de panique que l’on souffle en permanence avec des statistiques de contaminés et de morts qui s’accumulent, et des délais de confinement qui s’allongent, le moral des troupes est maintenu à la baisse. On nous dresse le tableau d’une pandémie qui a manqué ravager la Chine, ravage l’Europe, progresse dans des pays peuplés comme l’Iran, et les Etats-Unis, et s’attaque désormais à l’Afrique dont on nous dit que les structures médicales sont incapables de juguler l’épidémie. Sous ce flot de mauvaises nouvelles où pourrait émerger une lueur d’espoir avec la fin de l’épidémie, on en remet une couche en faisant fuiter que la Chine a eu beaucoup plus de morts que ceux déclarés aux médias. Intox chinoise ? Peut-être mais le nombre de morts annoncé sur une population confinée de 70 millions est plausible avec le taux de mortalité connu. N’aurait-on pas le dépit de devenir un pays à aider ?

Reprenant mes connaissances sur les modèles mathématiques, et mes travaux statistiques avec des équipes médicales de haut niveau, je vais vous donner une vision plus optimiste de l’avenir en prenant le risque d’une prévision à court terme. Je ne vais pas chasser le dahu mais le zéro mort. Si je vous disais que le zéro mort est tout proche de nous, vous pousseriez un cri de joie puis tout aussitôt vous prendriez cela pour une fausse nouvelle. Je ne vais pas vous ennuyer avec la méthode de prévision utilisée mais vous donner les résultats de mon travail et croyez-moi il va vous surprendre. Les prévisions présentées sont des prévisions « optimistes » car elles sont basées sur la diminution relative de morts dans la dizaine de jours précédant le 30 mars. Or lorsque l’on s’approche du zéro mort il y a un effet de « traîne » qui peut allonger le délai pour y parvenir mais alors nous serons dans un nombre de morts proche de l’unité ou de la dizaine. Le graphique ci-dessous donne l’évolution réelle jusqu’au 30 mars et prévisionnelle du nombre de décès dans les prochains jours. Dernière précaution, il s’agit d’une prévision du nombre de morts et non de contaminés. La durée de contamination peut être différente. 

Le premier constat est que toutes les prévisions montrent que l’on arrive dans les jours qui viennent à un maximum du nombre de morts sauf celle du Royaume-Uni mais les données ne sont pas suffisamment parlantes pour que l’on puisse prévoir au-delà de quelques jours pour ce pays. De même la prévision pour les Etats-Unis est à prendre avec précaution car le nombre de jours prévisionnels est trop important par rapport aux données réelles pour que leur probabilité de vraisemblance diminue fortement quand on s’éloigne du 30 mars. Les nombres finaux de morts de l’Italie et de l’Espagne sont très élevés par rapport à celui de la France mais ils sont atteints entre le 5 et le 6 avril. Il en est de même pour l’Allemagne dont on note un formidable décalage avec les 3 autres pays du « Club Med » comme disent les allemands. Ce constat ne peut être dû au hasard alors que les politiques de confinement, et les moyens de dépistage, de tri et de soins hospitaliers, sont différents d’un pays à l’autre. Il n’est pas idiot de penser que le virus vit sa vie avec comme nous une durée de vie limitée, on parle d’ailleurs de grippe saisonnière et qu’il est en train d’entrer dans une phase d’endormissement. L’hypothèse est hardie, car elle signifie plusieurs choses :
  • Le confinement national peut diminuer le nombre de contaminés mais détruit l’économie et réduit l’auto-immunisati
  • Le confinement ciblé et circonscrit a pour but de soulager certaines structures médicales sous-dimensionnées
  • Le nombre de contaminés va s’éteindre naturellement
  • La poursuite du confinement n’a pas d’intérêt à se prolonger longtemps après le jour du 0 mort.

L’hypothèse est hardie et les affirmations ci-dessus vont évidemment heurter et j’en suis conscient. Pourtant je ne vais que faire parler les chiffres réels actuels. On verra bien plus tard si on n’en viendra pas à ce constat.

Pourtant si on représente le nombre de décès par million d’habitants les conclusions sont encore plus nettes. D’une part les nombres de décès/habitant de l’Espagne et de l’Italie convergent vers des valeurs très proches de 210-230 décès/million d’habitants, d’autre part la date du zéro décès est très voisine avec respectivement 7 et 5 avril. Ces 2 pays ont pratiqué un confinement national sans dépistage systématique à l’inverse de l’Allemagne qui n’a pratiqué qu’un confinement ciblé, un dépistage systématique, et un rassemblement limité à 2 personnes. Or le nombre de décès/habitants allemands est près de 40 fois moins élevé que celui de l’Italie. Mais le plus surprenant c’est que ces 3 pays ont commencé à avoir des décès à des dates très différentes pour atteindre le zéro décès à quelques jours d’intervalle. 

L’hypothèse d’un développement saisonnier du virus de type grippal paraît bien plausible et remettrait en cause les politiques du confinement national et surtout d’une poursuite du confinement plusieurs semaines après la fin des décès. Si on compare les résultats de la France et de l’Italie, l’avantage est nettement en notre faveur avec 2/3 des décès/habitant en moins malgré un confinement moins strict qu’en Italie. Deux facteurs peuvent avoir joué en notre faveur, d’une part le fait que les décès sont apparus réellement 2 semaines plus tard au moment au le Convid-19 devenait déjà moins « virulent », et peut-être une meilleure qualité d’intervention de notre système de santé. Ceci expliquerait encore mieux le fait que l’Allemagne a subi les premiers décès 3 semaines plus tard que l’Italie. 

Afin de mieux imager ce constat, le graphique ci-contre donne le nombre prévu de décès finaux/million d’habitants en fonction de la date du dépassement du nombre de 1 décès/million d’habitants sur les 6 pays étudiés. Le nombre de décès finaux est plus ou moins probable selon les fluctuations plus ou moins grandes des décès, mais la méthode de calcul est la même, et les dates sont des informations réelles. Il apparaît clairement un lien entre la date d’apparition des décès dans un pays et le nombre final de décès. On peut même donner un chiffre probable de 12,5 décès par jour d’atteinte du 1 décès/million au-delà de la date du 2 mars pour l’Italie. Ceci veut dire concrètement que si la France avait atteint le 1décès/million 11 jours plus tôt et qui a déjà 3024 décès au 30 mars y aurait été plus proche des 11591 décès italiens et finirait avec près de 14000 morts prévisionnels comme l’Italie. 

Si cette hypothèse trouve une vérification dans la semaine prochaine avec une approche réelle du zéro décès, il va nous falloir changer complètement de paradigme. Ceci voudrait dire que les différents services de santé nationaux ont des qualités de service finalement assez proches les uns des autres, que le confinement n’amène pas de changement véritable, et que le comportement du virus est comparable à la grippe par son activité saisonnière. Autrement dit suivant la date où il arrive dans un pays, il créera plus ou moins de dégâts. On en déduit que le confinement local est justifié en début d’apparition de l’épidémie et il peut provoquer un effet retard de propagation dans l’espace. Une fois le virus installé il suit son cycle de virulence autour de son point d’entrée. On peut pratiquer dès que possible un confinement ciblé seulement autour de la zone d’entrée si l’on doit soulager les services hospitaliers. Les barrages successifs de retardation de la propagation non seulement limitent le nombre de contaminés, donc de décès, mais retarde la virulence de l’agent viral jusqu’à son cycle naturel d’extinction.

Ce constat n’est pas loin des convictions du Pr Raoult à savoir non-confinement, dépistage, tri, et traitement par un médicament antipaludéen associé à des antibiotiques. Cette forme de grippe doit être soignée pour en minimiser les complications, et elle finira par disparaître au même moment sur l’ensemble de la planète. Au passage on voit combien la guerre des masques est ridicule sauf pour les personnels de santé par ce qu’ils sont l’ultime barrière pour limiter les décès. Le masque serait seulement utile pour se protéger lorsque l’on est une personne à risque de complication. Mais la paralysie presque totale d’un pays serait un non-sens en termes économiques et d’auto-immunisation des habitants mais pouvant générer ensuite des morts par traumatisme psychique post-confinement, des suicides pour raison économique, des désordres sociaux comme l’augmentation des divorces en Chine. La pertinence du confinement global est mise en cause mais l’appauvrissement général du pays est déjà lui une chose certaine.


L’atterrissage du compteur à zéro décès est proche. 

Mais il faudra un changement de paradigme

Si les dates d’obtention du 1er décès 

Et le nombre final atteint des décès

Montrent une bonne corrélation.


Claude Trouvé 
31/03/20

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