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Une élection présidentielle de cache-misère (suite)

 

Une élection présidentielle de cache-misère (suite)

Depuis mon précédent article Macron a été réélu à la Présidence pour 5 ans ou pour 7 ans, avec l’idée de révision constitutionnelle qui n’a pas été écartée pour l’instant. Les débats de la campagne présidentielle ont soigneusement évité de discuter des sujets de géopolitique dont l’appartenance de la France à l’UE mais aussi de la place de l’UE, qui nous régit, dans le monde futur. Ceux-ci ont quasiment été passés sous silence et réduits à une stigmatisation d’appartenance du parti RN à la tutelle de l’ennemi russe. Il reste, en dehors de Zemmour, quelques allusions dans les programmes de certains sur le souhait de secouer la tutelle européenne et de sortir de l’OTAN. C’était néanmoins l’aveu d’une partition du monde à propos de l’Ukraine avec un positionnement de plus ou moins tous les pays du monde dans le camp du bien, le nôtre, ou dans le camp du mal, celui du soutien à la Russie et à la Chine. On constate au passage que l’élection présidentielle a été maintenue au niveau corporatisme, sociétal, et ministériel. Elle a de facto choisi un Président dont la grande majorité des citoyens, électeurs ou non, ne sait absolument pas vers quelle trajectoire géopolitique va nous emmener Macron mis à part son attachement à l’Europe sans préciser vers quelle Europe en dehors de slogans obscurs.

Je pense avoir clairement exposé ma vision prospective sur l’évolution géopolitique avec un nouveau monde bipolaire alimenté par la guerre froide entre d’une part les Etats-Unis et d’autre part la Russie et la Chine, où l’Asie et l’Afrique sont des spectateurs veillant seulement à bien choisir leur camp, s’est élargie à une confrontation bipolaire mondiale. Elle oppose le monde occidental adepte du Grand Reset ou Nouvel Ordre Mondial sous hégémonie américaine et une nouvelle vision du monde antagoniste de refus de celle-ci où le duo Chine-Russie est actuellement le leader. C’est le combat de l’ancien monde contre le monde nouveau des puissances émergentes contestataires de l’ancien.

Le combat entre ses deux mondes est clairement engagé depuis longtemps. Il l’était militairement en Syrie mais maintenant en Ukraine il monte non seulement en puissance militaire mais aussi en puissance économique, bancaire. L’hégémonie américaine, qui recouvre toutes les puissances financières du monde occidental et une vision du monde annoncée à Davos par une présentation explicite du Grand Reset, matérialise le camp du Bien auquel nous appartenons qui joue sa survie. L’autre monde sait que la vision du monde occidental ne peut que chercher en permanence à étendre son pouvoir territorial par mise en dépendance des pays du monde qui lui échappent et joue aussi sa survie de peuples souverains. Ce combat de titans doit réduire au silence l’un des deux camps. La guerre économique est en train d’être perdue par les USA vis-à-vis de la Chine. Leur supériorité militaire est contestable, malgré le budget énorme de dépenses militaires dont le montant est égal à l’ensemble des dépenses militaires du reste du monde. Cela tient à deux raisons essentielles. La première est que le peuple américain est lassé des interventions militaires, partout dans le monde, de ses soldats car cela fait deux siècles que cela dure. La deuxième est la puissance nucléaire et la qualité des nouvelles armes russes et leur avance dans la guerre électronique et dans la portée des missiles capables d’échapper aux défenses occidentales. La guerre en Ukraine se fait donc par le biais des Ukrainiens, simple chair à canons au nom du camp du Bien, armés, instruits à la guerre, aidés par les satellites des renseignements occidentaux, et financés désormais par les USA à hauteur de 3 milliards de dollars sans compter les aides des autres pays dont la France à hauteur de 180 millions ! Le nombre de militaires américains sur place est soigneusement caché au monde et particulièrement aux américains et l’effort financier vient d’être porté à 33 milliards.

La prudence américaine sur l’engagement total vient d’être alimentée par l’annonce russe de l’essai réussi d’un missile à vitesse hypersonique de portée de 12000 km mettant les villes américaines sous la menace. Les derniers propos plus apaisants de Biden en sont évidemment la traduction d’une peur des USA devant la perspective d’une guerre totale où pour la première fois le territoire américain peut être atteint à travers toutes les défenses incapables d’intercepter un tel missile. Ceci a deux conséquences. La première est de renforcer l’idée d’une guerre longue d’épuisement de la Russie par des menaces sur les frontières de la Russie comme le basculement de la Finlande dans le camp de l’OTAN, continuer l’aide à la levée de révolutions type Maïdan dans les pays limitrophes comme la Biélorussie, la pression sur la Turquie pour le contrôle du passage du gaz vers l’Europe et du détroit de Bosphore, et sur l’Allemagne pour l’éloigner d’un rapprochement économique avec la Russie. La seconde c’est que la crédibilité du « parapluie américain » est entamée par la non-implication directe des Etats-Unis dans le conflit ukrainien, et le manque d’enthousiasme pour protéger sur le terrain les pays de l’OTAN ou convoités par l’union UE-OTAN. Cette faiblesse stratégique des USA peut pousser la Russie à récupérer les pays du Pacte de Varsovie passés dans l’UE, d’où l’énorme réaction financière des Etats-Unis pour prolonger le conflit en Ukraine hors de son propre territoire en y mêlant l’UE.

Aucune victoire rapide n’est à espérer pour les USA qui ne sont capables que d’utiliser les forces humaines d’un pays en avenir dans l’UE et l’OTAN. La situation du camp du Bien n’est pas bonne non plus sur le plan économique et c’est l’Europe qui est en passe de souffrir le plus des sanctions économiques et bancaires prises. La lourdeur des sanctions, qui vont jusqu’à violer le droit international de respect de la propriété en gelant les avoirs russes, Etat et particuliers vivant dans l’OTAN, et à les bannir du système SWIFT de transactions internationales en dollars, ne fait qu’augmenter la nécessité pour le binôme Chine-Russie de se séparer du dollar et d’investir leur argent dans des pays non alignés sur les USA. L’obligation de payer l’énergie russe en roubles n’est que la réponse du berger à la bergère. Les pays d’Europe vont devoir payer leur gaz et leur pétrole en roubles, ce que va faire la France, où d’essayer de basculer leurs besoins vers d’autres pays producteurs. Le résultat c’est que nous allons payer le gaz plus cher par la loi de l’offre et de la demande car l’offre est peu extensible pour l’instant. Par ailleurs nos infrastructures ne sont pas prêtes pour accueillir les tankers de gaz liquéfié américain qui de plus sera plus cher.

Ajoutons à cela que le binôme Chine-Russie prépare une monnaie à vocation de référence basée sur l’énergie et convertible en or. C’est une manière moderne d’en revenir à ce que nous avons connu avec le franc-or immortalisé par la figure de la Semeuse sur le franc. Ceci veut dire que toute dévaluation de notre monnaie par rapport à cette monnaie de référence augmentera le prix des produits importés en provenance des pays qui auront adopté cette monnaie de transactions financières. Il va y avoir de plus en plus de pays candidats pour adopter cette nouvelle monnaie plus indépendante des USA, comme l’Inde par exemple. J’apprends même qu’Israël est candidat. Le montant de nos importations est soit destiné à augmenter, soit nous rentrons dans une période de restriction de celles-ci privant notre pays de biens de consommation. Si l’avenir est plus ou moins sombre pour l’Europe, il l’est suffisamment pour la France qui n’est pas armée industriellement pour augmenter fortement ses exportations grâce à un euro faible. Il faut noter que depuis le 17/02/22, date à laquelle l’armée ukrainienne a commencé à augmenter l’intensité de ses bombardements sur ses provinces séparatistes, en les ayant multiplié par 20 le 24/02/22 date d’entrée de la Russie en Ukraine, jusqu’au 29/04/22, l’euro a perdu en deux mois près de 5% par rapport au dollar.

Mais la guerre ne se joue pas qu’avec des armes et de la monnaie, elle se joue avec de l’énergie du gaz et du pétrole. C’est le point fort de la Russie et le point faible de l’Europe. Le but des USA est de profiter du conflit qu’ils alimentent en Ukraine pour mettre l’Europe en difficulté et en particulier les trois plus importants pays de l’UE, l’Allemagne, la France, et l’Italie. Ces trois pays qui participent aux sanctions économiques et bancaires contre la Russie sont les plus vulnérables à la fourniture de gaz et de pétrole par la Russie. Les USA ont pourtant forcé l’Allemagne à stopper la mise en service du gazoduc North Stream II malgré les protestations allemandes dans le but de couper toute collusion avec la Russie, et de toute dépendance. Ils se sont engagés à fournir du gaz liquéfié en compensation. Belle opération financière et stratégique ! Les USA viennent d’imposer aussi à l’Allemagne réticente l’envoi de chars lourds en Ukraine. L’Italie, sans centrales nucléaires, est dans une posture intenable et cherche désespérément à négocier un approvisionnement avec l’Algérie.  La France n’a qu’une dépendance au gaz russe de 30% mais la mise en service de nouvelles éoliennes ne cessera d’augmenter cette dépendance pour pallier les intermittences aléatoires de cette source d’énergie. Il est cocasse de noter que l’Allemagne s’est pliée au paiement en roubles du gaz russe, transitant par l’Ukraine et la Pologne, en s’affranchissant des sanctions prises contre la Russie pour ces fournitures, ce qui n’est pas encore le cas pour la France. Plus cocasse encore les USA, dans leur tutelle sur l’Ukraine, ont autorisé ce pays à continuer à se fournir du gaz russe et à récolter les devises attachées au passage d’un autre gazoduc russe vers l’Allemagne.

Sur ce point si la France s’en tire mieux pour l’instant que les autres pays d’Europe, mais elle subira pour le moins des difficultés d ’approvisionnement et une hausse des tarifs de nombreux produits qui se répercutera sur l’inflation et donc sur le pouvoir d’achat des français. Le circuit économique mondiale était déjà perturbé par la pandémie et la politique chinoise du « 0 COVID » vient actuellement de rajouter un nouveau ralentissement des échanges. La politique écologique menée par Joe Biden a eu pour effet de pousser les biocarburants à base de maïs, diminuant d’autant les surfaces agricoles pour d’autres produits, et de voir la principale usine mondiale de production d’engrais stopper sa production d’où un impact négatif sur la quantité de produits alimentaires cultivés. Les difficultés d’approvisionnement en énergie déjà en cours en Allemagne, en Autriche, en Italie et la fermeture de la livraison de gaz à la Pologne et à la Roumanie vont se répercuter sur l’économie européenne et la nôtre, l’essentiel de nos échanges se faisant avec l’Europe et particulièrement l’Allemagne. Pour la première fois la France a une croissance légèrement négative de -0,05% au 1er trimestre 2022. Sur l’ensemble de l’UE les prévisions de croissance pour 2022 sont divisées par 2. Les prévisions budgétaires françaises de 4% de croissance sont déjà réactualisées à 2,5% au vu du résultat du 4ème trimestre 2021 qui rabaisse la croissance de 2021 à 5,5% et non 7% comme annoncé. Mais même le chiffre de 2,5% est mis en péril vu la croissance négative du 1er trimestre 2022 et par la mauvaise conjoncture économique qui se profile devant nous. Comme la BCE parle de stopper l’argent « hélicoptère », déversé pour faire face à la pandémie pour ne pas alimenter l’inflation, la France ne pourra plus emprunter à taux zéro pour palier à ses prévisions de croissance devenues trop optimistes. L’austérité budgétaire mettra à mal toutes les promesses de campagne.

 

Devant une éventualité d’extension probable du conflit entre l’OTAN et la Russie, la non-maîtrise de la pandémie par la vaccination, l’extension de l’insécurité des personnes et des zones de non-droit, l’échec de l’assimilation et de l’intégration comme avoué en Suède, l’immigration non  maîtrisée, l’arrivée de l’inflation déjà à 7,4% en Allemagne, les mouvements sociaux à prévoir chez les classes basses et moyennes en pouvoir d’achat, une prévision impopulaire de réforme des retraites, la dégradation des moyens publics de santé, de justice, et d’éducation, et un endettement particulièrement élevé on peut vraiment dire que cette élection présidentielle cache une misère qui arrive à grand pas. Tout ceci nous dirige vers un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir et à une explosion sociale qui peut toucher l’Europe entière. Le chaos est à prévoir et ce ne sont pas les USA qui le déploreront tout occupés à nous vendre des armes, à pomper notre économie et à réaliser son plan d’affaiblissement de la Russie jusqu’à la faire disparaître de l’échiquier mondial. Ajoutons à cela une partition nette des français être ceux plutôt nantis, globalement encore en sécurité,  favorables au mondialisme, attachés à l’Union européenne à tendance fédéraliste et russophobe, et ceux des français attachés à une souveraineté garante du respect des aspirations du peuple, ouverts sur les discussions constructives avec tous les pays mais dans le respect de notre indépendance vitale, inquiets de la montée incontrôlée en nombre d’une autre civilisation de moins ouverte à l’intégration dans la jeune génération, allergiques à la privation de libertés sans retour factuel sur sa santé, sa sécurité et sa santé, et attachés à la laïcité dans ses principes fondateurs et à l’excellence de l’éducation nationale en fonction des prédispositions de chacun et des besoins de la nation. Ces deux France sont irréconciliables dans le contexte de la domination de l’hégémonie américaine, transmise par l’UE, avec pour but le Grand Reset accompagné et promu par les grands puissances économiques et financières du monde occidental. Mais la France souveraine perd chaque jour du terrain devant les forces extérieures qui s’exercent sur elle. Ceci conduit tout droit soit à l’esclavage, soit à la révolte de la rue aux conséquences incalculables dans un contexte de guerre d’un pays hégémonique encore dominant qui monte en puissance avec des aides militaires et financières en croissances exponentielle en Ukraine, pays préparé au conflit depuis 2008, depuis la révolte de Maïdan et surtout depuis 2014 après les accords de Minsk.

Cette présidentielle conduit la France à la Libanisation

Dans un pays qui se divise sur des visions opposées

De dépendance aux USA, à l’Union Européenne,

D’évolution civilisationnelle et des libertés,

De mondialisme heureux ou redouté,

Dans un contexte de décadence

Et d’appauvrissement en vue,

Auquel conduit le NOM

Et son Grand Reset !

Claude Trouvé

30/04/22

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