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Brexit dur et France dans le mur



Le mouvement des Gilets Jaunes ne désarme pas, bien au contraire, et le Royaume-Uni s’oriente vers un Brexit dur, en tous cas beaucoup moins mou, sans accord ou avec un accord à minima. La comparaison entre nos deux pays est vraiment d’actualité car à travers les revendications des Gilets Jaunes ou perçoit leur volonté de reprendre en main leur destin. Or derrière Macron se cache l’UE qui justement confisque ce besoin d’indépendance et de liberté d’un peuple qui refuse la soumission. Entre le peuple de l’Amérique profonde, la classe des britanniques en difficulté pour subvenir à leurs besoins et la même en France, il y a le résultat de politiques néolibérales du profit à tout prix dans une mondialisation qui ignore les peuples.

Lisons ce qu’écrit un représentant syndical de ce peuple britannique qui estime ne plus être entendu, mais qui, à l’inverse de nos Gilets Jaunes, porte l’opprobre sur l’Union Européenne :
 
« Ma génération et celles à venir veulent élire des politiciens qui feront pencher la balance des droits et des lois en faveur des travailleurs, des syndicats, de la production réelle et de la création de richesses. Les commissaires européens non élus, les lois et directives de l’UE, axés uniquement sur les intérêts des grandes entreprises, ne peuvent et n’ont jamais fait cela. 

Dire que l’UE est la pierre angulaire de tous les droits des travailleurs est la plus grande injure que j’ai entendue dans ma vie. L’adhésion à l’UE et les années de politiques conservatrices et néo-travaillistes ont délibérément apportées la régression partout en Grande-Bretagne. Nous avons sacrifié deux générations à un ordre du jour fixé par les banques. Et n’oubliez pas que les politiques régionales de l’UE ont donné à l’Allemagne le secteur industriel et à la Grande-Bretagne le secteur financier. Quelle affaire !

Le résultat ? Une industrie britannique, des services publics et des compétences qui disparaissent à une échelle jamais vue auparavant dans le monde. Les gens disent que les faits ont changé, que nous devrions avoir un autre référendum. Oui, les faits ont changé. L’Union européenne se droitise dans son Parlement fantoche, elle est en train de mettre en place son armée européenne et une stratégie militaire dangereuse. Des pays comme la Grèce ont été dépecés par l’UE à un degré jamais vu en temps de paix, l’euroscepticisme a éclaté sur tout le continent et l’Allemagne est clairement en pleine tourmente. » 

On ne peut être plus clair et plus pragmatique. Les partisans du Brexit savent clairement que l’UE n’apporte que des contraintes au Royaume-Uni et que les opposants à la sortie ne sont que les grands lobbies et les sociétés exportatrices. Le peuple est assujetti à la politique d’austérité allemande qui règne sur l’UE. Mais pour ceux qui croient que les britanniques vont contre leur intérêt et qu’ils seront bien contents de réintégrer l’UE, ce syndicaliste poursuit :

« En tant que négociateur pour mon syndicat, je connais les tactiques de l’UE. Lorsqu’un pays est en position de faiblesse elle menace et intimide, mais l’UE est en position de faiblesse depuis le premier jour, le 23 juin 2016 [jour du vote en faveur du Brexit].
La Grande-Bretagne est un importateur net de l’UE. L’UE a besoin de nos marchés plus que nous n’avons besoin des siens. Nous avons plus de liens commerciaux à travers le monde et ces deux facteurs inquiètent sérieusement l’UE. Elle a aussi désespérément besoin des 39 milliards de livres qui lui ont été promis pour soutenir ses dépenses excessives alors que ses comptes n’ont pas été audités depuis une vingtaine d’années ; ses institutions corrompues génèrent un tel gaspillage ! »

Pour les anglophones cette vidéo est encore plus ntéressante mais vaut le détour d'un coup d'oeil pour les autres :
Des gilets jaunes manifestent aussi au Royaume-Uni 

Il n’y a visiblement aucune appréhension dans l’esprit des partisans britanniques du Brexit et cela contraste avec l’image que nous donnent les médias français. Le Brexit aura bien lieu le 29 mars 2019 même si les conditions de sortie peuvent encore évoluer. Le catastrophisme des milieux bancaires britanniques et des lobbies ne fait que réitérer le message lancé au moment du vote pour le référendum. Depuis toute la finance a déjà acté la sortie de l’UE et la Livre a trouvé son équilibre par rapport au dollar et à l’euro. Entre le 14 janvier 2014 et le 12 janvier 2019, la Livre sterling n’a finalement perdu que de l’ordre de 7%, même si la perte est de 28% par rapport à sa plus forte valeur de juin 2015. Sur le graphique du dessous, on constate que la perte sur cette période de 5 ans par rapport au dollar est de 23%. Ceci renchérit les importations des ressources minières et énergétiques étrangères mais place le Royaume-Uni dans d’excellentes dispositions pour sa plus grande ouverture sur le marché mondial depuis un an.

Les médias versent des larmes de crocodile sur la perte de croissance du Royaume-Uni. Les chiffres montrent pourtant qu’avant de regarder la paille dans l’œil du voisin, la France ferait mieux de regarder la poutre dans le sien. Le graphique ci-dessous, qui représente les acquis de croissance sur les 3 premiers trimestres de 2018 pour les principaux pays voisins de la France, y ajoute la prévision officielle annuelle et ma vision probable de celle-ci. La méthode de prévision utilisée par la France et l’UE pour la prévision annuelle est basée sur une année glissante, donc incluant le dernier trimestre 2017 et les 3 premiers trimestres de 2018 selon les dernières données connues aujourd’hui 13/01/19. Tous ces chiffres sont issus des données Eurostat. J’ai ajouté une prévision qui tient compte pays par pays de la baisse trimestrielle enregistrée entre les 3 premiers trimestres de 2017 et ceux de 2018 en émettant l’hypothèse plausible que cette baisse se répercutera sur le 4ème trimestre 2018 pour la prévision annuelle. Cette hypothèse est aussi crédible que celle du maintien en 2018 de la croissance du 4ème trimestre 2017, et elle va plus dans le sens des évolutions récentes de décrue générale de la croissance.

La France ne montre qu’une prévision officielle de croissance de 1,36%, bien loin des premières estimations. Elles nous plaçaient d’abord à 2%, puis au PLF à 1,7%, enfin à 1,5% lors du réajustement de l’INSEE en septembre 2018.Cette dernière prévision officielle ne tient en plus pas compte de la perte de 0,2% prévue par Bruno Lemaire à cause des mouvements sociaux. On peut s’attendre à une croissance effective comprise entre 0,88% et 1,36% avec une bonne probabilité de 1%. Ceci nous place très en retrait par rapport à la croissance de l’Espagne, de l’UE et même de la zone euro entre 1,55% et 1,82%. Nous faisons même pâle figure derrière la Belgique avec une croissance entre 1,49% et 1,59%.

De plus nous avons toutes les chances d’être dépassés par le Royaume-Uni avec une croissance entre 1,46% et 1,50%. Evidemment les médias n’en feront pas grand cas car le Brexit est toujours l’exemple à ne pas suivre selon eux. Toutefois il est important de noter aussi le déclin de croissance de l’Allemagne dont celle du 4ème trimestre pourrait bien être proche de zéro avec un résultat annuel entre 0,62% et 1,16% qui la mettrait derrière la France depuis bien longtemps. Si la politique d’austérité allemande atteint ses limites et que le moteur économique allemand se grippe, la zone euro, l’UE et même l’Espace Economique Européen entreraient dans une phase de ralentissement accéléré. La diminution des liquidités injectées dans l’économie par la BCE, les fameux QE à 80 milliards d’euros créés artificiellement, et la diminution des exportations allemandes dont celles vers le Royaume-Uni en sont deux des causes principales. Enfin l’Italie s’enfonce plus que nous mais son écart avec nous risque néanmoins de diminuer, ce qui signifierait que nous allons converger vers leur situation inquiétante.

Notre dette va croître plus vite et notre chômage risque d’augmenter. Pendant que le Royaume-Uni s’ouvre de nouvelles perspectives de rayonnement du pays, la France et l’Italie se préparent à un scénario à la grecque, et l’Allemagne voit la fin de son dépouillement des pays du Club Med alors que baisse l’intérêt pour elle des pays receveurs de l’aide européenne qui voient croître leur croissance, leur PIB/habitant et leurs salaires. Dans un contexte mondial de ralentissement global de l’économie et d’explosion de la dette, la France joue l’une des plus mauvaises partitions et va dans le mur.
Le Brexit dur n’affole pas les britanniques.

On cache aux français les méfaits de l’UE

Sur une France en pleine déconfiture.

Il reste aux Gilets Jaunes d’y penser

Car le RIC ne pourra prendre effet

Que si la France lance le FREXIT !
Claude Trouvé
13/01/19

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