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Rester dans l’UE et l’euro c’est vendre la France à l’Allemagne

L’un des puissants leitmotivs de l’appartenance à l’UE et à la Zone euro est contenu dans l’affirmation dite de bon sens, l’Union fait la force. C’est ce que François Mitterrand pensait au fond de lui-même. Il fallait muscler la France pour lui permettre d’affronter les prochaines grandes économies de la planète. Sous-entendu la France était devenue trop faible et l’arrimage à l’Allemagne au mark puissant dans une monnaie unique était la meilleure perspective. Il s’éloignait de la pensée gaullienne qui voyait la main mise des Etats-Unis sur la construction européenne et déplorait que la Cour de Justice allemande, notre Conseil Constitutionnel, ait fait rajouter dans son préambule la nécessité d’un partenariat fort avec ces derniers dans l’UE, la Zone euro, et dans l’alliance commerciale et militaire avec les Etats-Unis. La préférence allemande pour ceux-ci donne de fait un droit de tutelle à ce pays, d’abord caché tant que l’euromark n’avait pas opéré son œuvre de pillage des économies faibles des pays du Sud. Ce constat que j’ai toujours fait mérite néanmoins d’être réexaminé sous son aspect économique à la suite d’un document sorti par une officine allemande dont l’européisme ne peut être mis en doute. La France y est décrite comme une grande perdante avec l’Italie de la construction européenne avec un chiffre impressionnant sur la perte financière par habitant.

Je présente donc le résultat d’une étude personnelle avec un premier graphique représentant une comparaison de l’évolution du PIB en dollars courants, celui des comptes des nations, entre les principaux pays européens, les Etats-Unis d’une part, les pays de l’OCDE hors Zone euro sur la période 1999-2017 de mise en œuvre de l’euro. Les PIB ont été pris en dollars pour permettre une comparaison hors zone euro. 

Cette comparaison est imagée par le graphique dessus en forme d’histogramme. Elle met en lumière deux faits connus, le bond de l’Irlande dû à l’acceptation par l’UE d’un faible taux d’imposition des sociétés et celui de la Grèce considérée comme le pays mis sous tutelle par le trio UE-BCE-FMI au vu d’une faillite annoncée. Ces deux pays sont dans la zone euro et l’on constate que celle-ci à une croissance cumulée de son PIB en dollars courants qui est 10% inférieure à celle de l’OCDE hors Zone euro. L’affirmation de l’efficacité de la Zone euro pour mieux résister à la concurrence des autres pays du monde est donc balayée. La France est en recul de -14%, l’Italie de -41% et la Grèce de -57%. Même l’Allemagne affiche un retard de -5,6% alors que seule l’Espagne tire son épingle du jeu avec +10% parmi les grands pays de la Zone euro. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne brillent pas non plus avec respectivement -9,4% et -7,5%. Les grands gagnants sont la Suisse et l’Islande, pays hors UE ! Mais la variation de -1,3% pour l’UE confirme que l’UE semble n’avoir rien apporté sur le plan économique et qu’il ne s’est agi que d’un transfert de richesse entre les pays qui la composent. Toutefois la composition de l’UE ayant varié durant cette période il faudrait une étude plus approfondie pour valider ce résultat.

Mais les PIB en dollars courants ont l’inconvénient d’être sujets aux variations différentes des populations. Il est plus intéressant de regarder l’évolution des PIB/habitant qui donne déjà une meilleure représentation des comparaisons entre les pays car ils sont l’image de la richesse accumulée par habitant.

On constate que cette fois c’est la Suisse qui prend la première place et comme précédemment la dernière est pour la Grèce. En tête on trouve ensuite la Norvège, l’Irlande, l’Allemagne, l’Islande et les Etats-Unis. Ces pays se détachent nettement de tous les autres. On remarque combien l’Allemagne surpasse la zone euro où les pays du Sud font triste figure avec une variation plus ou moins négative à laquelle échappe de justesse la Royaume-Uni. La performance de l’Irlande est toujours liée aux impositions allégées des sociétés qui attirent nombre de celles-ci. En ce qui nous concerne on voit que la France a une variation cumulée de son PIB/habitant inférieure de 2236 $/habitant (soit 1972 euros/habitant au cours actuel) à l’ensemble de la zone euro et 6970 $/habitant (6148 euros/habitant) sont loin derrière celle des Etats-Unis par rapport à l’Allemagne. La France ne peut se consoler de voir l’Italie et la Grèce dans une situation nettement plus mauvaise. Les performances de la zone euro et de l’UE sont loin de celles des Etats-Unis et l’on constate un effet de transvasement des autres pays vers l’Allemagne, en particulier à partir des pays du sud, France comprise, les désastreux pays de club Med selon elle. 

Cette représentation en $ courants ne tient pas compte des inflations différentes dans chaque pays. Le tableau ci-contre donne l’évolution de l’inflation sur la période 1999-2017 et sa traduction en inflation/an. On peut noter que la France se comporte mieux que les autres pays hormis la Suisse. Dans les inflations hautes on trouve l’Islande avec une inflation de 4%/an due à une baisse brutale de sa monnaie. On trouve la même conséquence pour le Royaume-Uni avec le référendum sur le Brexit et la dévaluation de la Livre qui a suivi. Plus étonnant est le cas des Etats-Unis où l’inflation à 2,17%/an est signe d’une dévaluation interne rognant le pouvoir d’achat des américains. On notera que l’ensemble des pays de l’OCDE a une inflation plus élevée que la plupart des pays. L’inflation à 2,06%/an de l’UE montre que l’objectif de la BCE de maintenir le taux d’inflation à 2% est globalement réussi. Mais il ne semble pas avoir donné un avantage décisif par rapport à l’ensemble des pays de l’OCDE. Seule l’Espagne se démarque un peu des autres pays de l’UE. Néanmoins les différences sur une période de 18 ans ont une influence sur l’évolution réelle du PIB/habitant en particulier sur l’Islande comparativement à la Suisse. La France doit d’ailleurs bénéficier de cette très bonne 2ème position même si l’écart est notable avec la Suisse.

Le graphique ci-contre montre un aspect plus réaliste de l’évolution du PIB/habitant en tenant compte cette fois de l’effet de l’inflation qui fait qu’une même valeur du PIB/habitant exprimée en $ courants se déprécie d’année en année.

En effet si la Suisse, la Norvège et l’Allemagne se retrouvent dans le groupe de tête, la France arrive en 4ème position. Elle devance cette fois les Etats-Unis, le Royaume-Uni, et l’Islande qui se retrouve en dernière position. Cette dernière accuse d’ailleurs une baisse du PIB/habitant, alors que tous les autres pays affichent une hausse d’au moins 10%. Avec une hausse globale sur 18 ans de près de 60% la France affiche une croissance moyenne annuelle du PIB/habitant de 2,57%/an, mais reste toutefois derrière l’Allemagne à 2,94%/an et la Suisse à 3,60%/an. Le graphique montre bien l’effet négatif très important de l’inflation sur l’Islande et à contrario son faible impact sur la croissance du PIB/habitant suisse. Dans une influence moindre on voit que les Etats-Unis affichent une faible croissance réelle qui les rejette en queue de peloton avec 1,30%/an. On y retrouve la Grèce dont on peut s’étonner de la voir dégager une croissance réelle faible mais positive de 0,55%/an. Le cas du Royaume-Uni doit être considéré comme l’Islande à l’aune d’une dévaluation sans laquelle la croissance de son PIB/habitant se rapprocherait de celle de la France. Néanmoins il faut constater que la performance de la France reste derrière celle de pays hors UE comme la Norvège et la Suisse, ce qui tend de nouveau à montrer que l’appartenance à l’UE et la monnaie euro ne donnent pas un avantage décisif dont seule l’Allemagne a profité. 

La question que l’on doit enfin se poser est de savoir quelle politique économique les pays ont suivi pour obtenir ce résultat, autrement dit ont-ils ou non creusé la dette selon la politique pratiquée à grande échelle par les Etats-Unis ? Il faut donc faire entrer l’accroissement de la dette pour chacun des pays concernés. C’est l’objet du graphique ci-contre où le classement des pays est de nouveau bouleversé.

J’ai nommé enrichissement le montant en $ qui reste lorsque l’on a soustrait au gain du PIB/habitant la variation de la dette/habitant sur la même période de 1999 à 2017. Autrement dit le pays ne s’enrichit vraiment que si l’accumulation de ses déficits budgétaires sur une période donnée est inférieure à l’accroissement réel de son PIB/habitant. Si l’on retrouve la Suisse en tête de tous les pays représentés, il n’est plus étonnant de retrouver la Grèce en queue de l’enrichissement réel du pays. Ce pays est devenu de plus en plus dépendant avec une dette qui en fait la proie à dépouiller… grâce au trio UE-BCE-FMI. Mais ce qui est plus notable c’est que la plupart des pays se sont finalement appauvris, y compris les Etats-Unis, sauf l’Allemagne, la Norvège, l’Irlande et la Suisse. La plupart des pays ont pratiqué une politique de maintien du PIB/habitant en creusant la dette ! L’Allemagne, qui a maintenu par sa politique d’austérité un accroissement plus faible que les autres pays de l’UE, n’a pu augmenter un peu son enrichissement que grâce à une meilleure compétitivité et une balance commerciale très bénéficiaire. Mais cela s’est fait au détriment de tous les autres pays en particulier des pays du sud dont la France. Celle-ci voit sa 4ème place sur le PIB/habitant précédent passer à la 7ème place avec un appauvrissement important, toutefois moindre que l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Ce résultat n’a évidemment rien de choquant mais la France reste derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Je précise que toutes les valeurs numériques utilisées ici sont issues des statistiques de l’OCDE. 

Ceci montre d’une façon claire que la France s’appauvrit dans l’UE et dans la zone euro au profit de l’Allemagne et de ses pays satellites. L’écart avec l’Allemagne ne fait que se creuser et le fait de faire mieux que l’Espagne, l’Italie et la Grèce ne peut être considéré comme un signe de bonne santé. Depuis son entrée dans l’euro, la France a perdu 8705 $/habitant de plus qu’en 1999, soit 7678 €/habitant. Si son PIB/habitant s’est amélioré de 10010 $ de 1999 à 2017, la dette/habitant a crû de 1871 $ soit 583 Mds$ ou 514 Mds€ d’appauvrissement supplémentaire pour l’Etat, ce qui représente 23,7% de notre PIB 2017. La France s’est appauvrie de 484 $/habitant chaque année ou 427 €/habitant/an, soit 28,6 Mds/an pour l’Etat, depuis l’entrée dans l’euro. L’augmentation du PIB/habitant n’est donc obtenue que par un endettement supplémentaire de 87% plus important, la France vit de plus en plus à crédit. Autrement dit pour 100 euros de plus sur notre PIB/habitant, l’Etat augmente notre dette de 187 euros. Ceci veut dire que cette situation n’est pas tenable longtemps sauf à croire que l’annulation de la dette peut se passer sans un cataclysme futur. Il faut noter que l’Allemagne s’oppose à la mutualisation de la dette au sein de l’UE… et pour cause, car l’Espagne mais surtout l’Italie et la Grèce nous précèdent dans l’appauvrissement. Mais même l’Allemagne ne montre pas une santé extraordinaire avec l’euro. Elle se place nettement derrière la Norvège et la Suisse qui ont une monnaie nationale et sont en dehors de l’UE. Il n’en reste pas moins que la France s’est appauvrie de 703 Mds$ ou 620 Mds€ par rapport à l’Allemagne, joli cadeau qui justifie que nous nous assemblions un peu plus après le traité d’Aix-la-Chapelle… pour continuer à enrichir notre partenaire et à lui donner encore plus de moyens pour le faire ! Macron est tout simplement un collabo !
 
Le blocage de la monnaie unique entraîne la France dans l’appauvrissement 

Le travail de nos concitoyens ne sert surtout qu’à enrichir l’Allemagne

Les pays hors UE comme la Suisse et la Norvège démontrent 

Que l’appartenance à l’UE n’est qu’un engagement

A redistribuer la richesse de notre pays 

Sans même de gain global !

Sortons au plus vite.


Claude Trouvé 
14/03/19

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