France2 a su relever
le défi d'un débat à 12 têtes de liste au lieu de 9 pour les Européennes. Un
bon point pour le Service Public, même s'il a fallu en passer par la Justice
pour faire bouger les choses. Les présentateurs ont maîtrisé les quelques
débordements cacophoniques sans rajouter de tension au débat. Bravo à eux. Les
candidats ont eu 15 minutes de temps de parole, temps court mais suffisant pour
que chacun imprime son point de vue dans la tête des téléspectateurs.
"Mais c’est finalement François Asselineau
qui a semblé le plus en verve. Le candidat de l’UPR a tiré les leçons de la
présidentielle de 2017 et compris que le principe d’un débat ne consistait pas
à réciter des articles de traités. Hier soir, il fut pugnace, parfois drôle,
jouant à la fois sur la raison et l’émotion et apparaissant finalement plus
adroit que son concurrent « frexitien » Florian Philippot, pourtant davantage
expérimenté à la télévision." Causeur
La campagne s'ouvre
réellement le 25 avril mais d'ores et déjà on voit que la sortie ou non de l'UE
sera au cœur du débat, car l'ensemble des candidats n'a cessé de mettre en
lumière les vices de fonctionnement de l'UE. Toutefois les 10 candidats qui
veulent seulement une réforme du fonctionnement de l'UE proposent tous des
actions différentes voire contradictoires. Cette proportion de 10 candidats
voulant rester dans une UE, remaniée, améliorée selon les dires des uns et des
autres sur des évolutions parfois opposées, proportion qui aurait pu être
portée à 2/13 si Lutte ouvrière avait été invitée, contraste avec le sondage
ODOXA qui publie un résultat de 29% de français ayant encore espoir dans l’UE,
soit seulement ¼ à 1/3 de nos compatriotes. Cela vient finalement donner du
poids à la phrase de Macron prononcée à la BBC à Londres : « Si je lançais un référendum sur la sortie de
l’UE, je pense que les français la voteraient majoritairement », ou
une phrase de même sens. Cela prouve aussi le décalage existant entre les
médias mainstream et les politiques au Parlement, avec la très grande majorité
des français, et cela malgré un matraquage qui dure depuis quarante ans sur
l’UE qui protège les peuples des grands prédateurs étrangers, de l’invasion
russe, et permet une prospérité débouchant en plus sur des progrès sociaux.
Evidemment tous se gardent bien de nous livrer les comparaisons avec les autres
pays de l’UE, les pays hors UE et les grandes autres économies du monde. Le
constat serait trop amer et j’ai publié plusieurs articles sur la santé
économique de la France dont le précédent où les statistiques Eurostat nous donnent
encore 1,52% de croissance. Ceci vient en contradiction avec l’annonce optimiste
en dernière minute de Bruno Lemaire à 1,6%, annonce d’ailleurs entachée par un
article des Echos parlant de 1,4%. La valeur annuelle officielle de la croissance
de ce PIB en volume ne correspond pas avec celle de la croissance annuelle du
PIB en volume calculée à partir des valeurs trimestrielles officialisées par
ailleurs par la France pour les 3 premiers trimestres, à savoir successivement
par trimestre : 0,23% arrondi à 0,2%, 0,6% arrondi à 0,2%, 0,28% arrondi à
0,3%. Seule la croissance du 4ème trimestre à 0,32% n’a pas été
publiée et remplacée par la publication annuelle officielle. Toutefois le
calcul annuel sur les valeurs trimestrielles ne donne qu’une croissance
annuelle de 1,01% pour la France,
0,64% pour l’Allemagne, 0,03% pour l’Italie, mais 1,33% pour le Royaume-Uni et
2,33% pour l’Espagne.
Ces
valeurs sont fournies dans le précédent article « Le satisfecit bidon de notre Ministre
des Finances ». On voit que non seulement les valeurs
sont différentes mais le classement des pays en est changé. Si l’Allemagne perd
encore par rapport à la France, le Royaume-Uni nous passe devant. Néanmoins le
constat global d’une UE où les grandes puissances économiques sont en perte de
vitesse, et d’une façon plus générale où le clivage est-ouest devient de plus
en plus net, reste le même sur les deux évaluations de la croissance annuelle.
Notre appartenance à l’UE et à l’euro nous enfonce et le moteur allemand se
grippe avec notre propre épuisement sans le recours à une augmentation
suffisante de la consommation intérieure. La politique d’austérité et de
maîtrise de la dette allemande fragilise l’Allemagne dans un contexte
économique mondial moins favorable. Le duo franco-allemand en cours de
solidification ne peut pas pallier cette situation globale, mais a toutes les
chances de mener la France vers la récession. L’endettement français, son
déficit budgétaire prévu pour 2019 au-dessus des 3%/PIB et son déficit du
commerce extérieur ne peuvent que la conduire vers un nouveau captage de
richesse par l’Allemagne. La France, qui était mieux lotie que la moyenne des
pays de l’euro, est désormais passée au-dessous et elle sert les pays de l’Est,
en particulier la Pologne, grosse consommatrice de notre solidarité financière dans
l’UE au niveau de 2 milliards. Les situations privilégiées de l’Irlande grâce aux faibles impôts sur les
sociétés, et de Malte, paradis fiscal, ne sont pas remises à plat et pèsent sur
l’ensemble de l’UE. Enfin cette dernière ne brille pas par ses performances
vis-à-vis des autres continents.
L’ouverture
à la libre circulation des capitaux du monde entier fait de la France une zone
attrayante où les pays riches viennent faire leur marché d’entreprises, de
foncier et de patrimoine. La politique d’austérité la pousse à laisser partir
tout ce qui est nationalisé jusqu’à nos routes et à des entreprises
stratégiques. Elle est devenue impuissante à freiner les délocalisations qui
non seulement nous privent d’emplois mais fait souvent partir de notre
savoir-faire. La libre circulation des capitaux alimente la fraude fiscale des
grands lobbies qui s’enrichissent pendant que des dizaines de milliards
échappent au fisc. La croissance réelle de la France à 1%, ne va pas lui
permettre de faire baisser le taux de chômage d’autant plus qu’elle est sur la
pente descendante, que non seulement l’UE ne freine pas mais qu’elle accélère.
L’élection européenne est donc pour les français une occasion à ne pas manquer
car notre pays est vraiment en danger avec même des tentatives de morcellement
comme l’autonomie corse pour laquelle l’UE ouvre les bras de sa commission aux
régions, et l’Alsace européenne en cours de mise en place contrairement aux
votes des alsaciens. Alors que tout a été fait pour que l’on ne parle pas de
l’Europe dans les médias et dans les discours politiques sauf pour s’en servir
pour justifier des mesures impopulaires en disant qu’elles nous sont imposées,
cette élection européenne ouvre enfin la voie à une discussion de fond car le
silence ne peut plus servir de cache-misère. Même les atermoiements du dialogue
UE et Royaume-Uni ne vont pas pouvoir servir de repoussoir et d’argument pour
les européistes. Le Royaume-Uni n’a pas sombré depuis le vote de son peuple en
juin 2016 malgré toutes les affirmations d’un catastrophisme inévitable. En
fait le Royaume-Uni résiste mieux que l’Allemagne à la diminution de la
croissance mondiale, son taux de chômage au plus bas à 3,9% bat des records,
l’apport de main-d’œuvre étrangère diminue entraînant une hausse des salaires.
Le
concert de critiques de l’UE pour justifier la position de ceux qui veulent y
rester mais la changer ne fait que donner du grain à moudre à ceux qui veulent
en sortir, surtout que pour la plupart des formations politiques elles tiennent
ce discours depuis une dizaine d’années sans que rien ne change, même par les
partis disposant de députés européens. Du coup il leur devient de plus en plus
difficile de stigmatiser la position de ceux qui veulent sortir de l’UE et
pensent qu’elle est un carcan qui étouffe notre pays sans lui apporter l’élan
que ce pays est en droit d’attendre d’elle. La France n’a pas le poids de
l’Allemagne et devient suiveuse du pays le plus puissant. La France se coule
dans le giron de l’OTAN pour mener des guerres illégales au nom de faux
prétextes et collabore avec des pays peu recommandables pour vendre des armes
massacrant ensuite des populations entières comme au Yémen. Cet argent nous est
retourné en achats de notre territoire et nos biens. La France a donné dans la
solidarité européenne et entre désormais dans un cycle de dépouillement dont
elle doit sortir. C’est un grand pays par son histoire, sa langue, sa culture
mais aussi par son espace maritime, son rayonnement dans les pays francophones son
agriculture, ses grandes réalisations dans l’air et dans l’espace, et ses
capacités dans le domaine du numérique de demain. Si la Suisse affiche encore
l’un des PIB/habitant les plus élevés du monde, il n’y a aucune raison que la
France ne s’en donne pas les moyens en agissant seule. Le passé historique du
Royaume-Uni, très lié à sa position insulaire, explique la réaction de son
peuple qui voit que l’UE est une Europe de lobbies, antidémocratique, où la
principale circulation de l’argent se fait du bas vers le haut, celui des
riches, avec une retombée de miettes comptées une à une. Troisième puissance
économique de l’UE, la France talonne le Royaume-Uni même si c’est loin
derrière l’Allemagne. Mais la France a des atouts que l’Allemagne n’a pas ou
plus. Elle est membre du Conseil de Sécurité de l’ONU et parmi les grandes
puissances nucléaires, elle n’a donc aucune raison de ne pas avoir sa propre vision
géopolitique et militaire.
- La France est en train de se vendre à l’Allemagne et aux Etats-Unis, deux pays qui s’entendent pour exercer une hégémonie sur une France que l’Allemagne va traiter de plus en plus comme un tandem de sa machine économique. De toute évidence c’est bien cela qu’entend faire la prochaine chancelière. L’évolution comparative entre les grands pays de l’UE se voit aussi sur le PIB/habitant qui représente la richesse créée comparable avec d’autres Etats. La figure ci-contre montre l’évolution des 5 pays les plus importants économiquement de l’UE. Elle représente l’évolution du PIB/habitant sur une année glissante depuis le 3ème trimestre 2017 jusqu’au dernier trimestre 2018. Les dernières valeurs représentent donc les PIB/habitant de l’année 2018. On voit nettement la chute constante de l’Italie depuis le 1er trimestre de 2018 et très rapide de l’Allemagne depuis le 3ème trimestre 2018. Si la France s’en tire un peu mieux, on voit que sa pente de décroissance est pratiquement la même que l’Italie depuis le 2ème trimestre 2018. La décroissance du PIB/habitant du Royaume-Uni est beaucoup plus lente. Si le PIB/habitant décroit aussi pour l’Espagne depuis le 2ème trimestre 2018, cette décroissance est plus lente et sa valeur en fin d’année 2018 à 2% est plus de deux fois supérieure à celle de la France. Tous les grands pays sont touchés. La solidarité européenne va être de plus en plus difficile à tenir avec un transfert ouest-est de la richesse dont l’ampleur devient de plus en plus lourde pour les pays dits riches de l’ouest. C’est le principal constat de ce graphique qui montre la dégradation rapide des grandes économies européennes. Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’Allemagne avec l’Italie entre dans une période qui peut la conduire à la récession entraînant un recul général des croissances des autres pays.
Les français vont
devoir réaliser que leurs attentes de meilleure vie ne peuvent qu’être déçues,
gilets jaunes et autres, s’ils ne font pas partie des grassement nantis. Ils
doivent réaliser qu’il est temps de sauver leur niveau de vie avant de sauver
la planète sur des affirmations contestées d’une science encore balbutiante et d’arrêter
de dépenser de leur argent renouvelable de plus en plus intermittent. Il est
temps que nos compatriotes comprennent que l’UE n’apporte plus rien à notre
pays, le menotte, et l’entraîne même vers le bas au nom d’une solidarité
mortifère et d’un mondialisme qui rend les riches plus riches et les pauvres
plus pauvres. Nous n’avons plus rien à faire dans une UE antidémocratique,
ploutocratique et technocratique, une pieuvre qui suce notre argent et détruit
notre identité et ce qui fait le fondement de notre République donnant le
pouvoir au peuple et pour le peuple. Le décrochage des représentants du peuple
avec leur mission de transmission des vœux de celui-ci, s’accompagne d’une
gouvernance de plus en plus tentaculaire de l’UE qui rend le peuple de plus en
plus incapable d’agir sur son destin. Sa voix sera de plus en plus étouffée au
point que seule une Révolution pourra l’en sortir mais probablement pas sans
faire couler le sang. La France vient déjà de le constater dans un mouvement
prérévolutionnaire pendant lequel celui-ci a coulé. Le pouvoir réel est à
Bruxelles et plus entre les mains de Jean-Claude Juncker, de Donald Tusk et de
Mario Draghi, qu’entre les mains des Chefs d’Etat incapables de se mettre d’accord
sur un sujet sauf sur celui d’emmerder les Britanniques au maximum pour bien
faire comprendre que sortir de l’UE est un calvaire qu’il vaut mieux éviter.
Alors passons-nous les menottes ou sortons de la cage aux fous de l’Union
Européenne pour respirer l’air du large comme les inventeurs de la démocratie
moderne, nos amis-ennemis de toujours, ceux de la blanche Albion, qui ont
réussi à nous faire brûler Jeanne d’Arc, envoyer Napoléon à Sainte-Hélène, mais
qui ont accueilli De Gaulle et laissé des dizaines de milliers de morts dans
les cimetières de Normandie et d’ailleurs pour renvoyer les nazis chez eux.
L’élection européenne de 2019 est une
occasion unique
De mettre en lumière l’impossibilité d’un
mieux vivre
Dans le carcan de l’UE et de délivrer nos
esprits
Du dogmatisme de l’européisme prometteur.
La réalité est la puissance des lobbies
Sur une UE anti-démocratique
Qui ponctionne les peuples,
Déconstruit les identités
Dans la cage étoilée
Du mondialisme !
Claude Trouvé
06/04/19
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