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Coronavirus : les vraies questions à se poser


Macron ne cesse de tournebouler la tête des français avec la nécessité de l’Union Européenne lorsque l’on regarde devant soi, et celle de la souveraineté pour garantir l’indépendance du pays en se servant de la santé pour apaiser la critique sourde de son peuple, quand on regarde derrière soi les dégâts causés par le confinement. On en arrive à cette ineptie, relayée par les médias, que la France s’est isolée sanitairement en fermant les frontières de Schengen où elle ne participe que par les mers et océans qui l’entourent. C’est d’autant plus idiot alors que l’Europe dans son ensemble représente moins de 10% de la population, mais affiche 42% des cas symptomatiques repérés et 58% des décès. La fermeture des frontières de Schengen ne protège pas du COVID-19 les pays qui en font partie mais les autres ! Il faudrait au passage remarquer que, si l’Europe représente 10% de la population, elle produit 21% du PIB mondial. Si on ajoute seulement les Etats-Unis, on arrive à 45% du PIB mondial, pour près de 14% de la population mondiale, subissant 85% des décès et 75% des cas. Mais si l’on ajoute en plus la Chine, on arrive à 62% du PIB, pour 32% de la population mondiale, et pour 87% des décès et 77% des cas de COVID-19. On constate qu’en termes d’attaque du virus le niveau de PIB des Etats explique beaucoup mieux l’ampleur de celle-ci que le nombre d’habitants.

Mais pour mieux comprendre l’intérêt du cloisonnement et non du confinement aveugle pour gérer une crise sanitaire, je vais vous parler de deux petits pays voisins, petits par leur surface plus que par leur population. Il s’agit de la Belgique et des Pays-Bas. Ils sont de taille assez comparable, frontaliers, et ont adopté des stratégies différentes dans la gestion de l’épidémie. Mais ils appartiennent tous deux à la Zone euro, et à l’espace Schengen comme la France. Ils sont de plus frontaliers avec la France et l’Allemagne, deux grands pays qui obtiennent des résultats assez différents en termes d’impact tant sur la santé, sur l’économie, les libertés individuelles, que sur la gestion des frontières. Les deux pays Wallons-Flamands sont donc particulièrement intéressants à étudier et à comparer à la France. La stratégie belge est un copier-coller de la stratégie française, autant qu’il y en ait une, et celle des néerlandais est originale et proche de la Suède dans l’esprit, pays ayant été celui ayant limité au maximum les contraintes hors de la distanciation sociale et de la responsabilisation individuelle. En dehors de la Belgique et des Pays-Bas, je vais ajouter l’Allemagne, la France et la Suède.

Le graphique ci-contre donne une évolution respectivement très différente entre les Pays-Bas et la Belgique, par ailleurs championne du monde du nombre de décès/habitant. La stratégie de gestion des Pays-Bas apparait près de 2 fois meilleure que celle de la Belgique, mais 3 fois plus mauvaise que celle de l’Allemagne. On notera que la Suède et les Pays-Bas, sur des bases de gestion, similaires tout-au-moins dans l’esprit, suivent des trajectoires identiques. Ce ne peut pas être un effet du hasard. Une politique de libre circulation, de limitation des grands rassemblements mais surtout de gestes valables pour toute maladie contagieuse en faisant appel à la responsabilité individuelle, donne les mêmes effets en Suède et aux Pays-Bas. On a ainsi la vraie mesure de la différence entre le confinement global de la Belgique et le non-confinement ou un confinement sur-mesure de la Suède et des Pays-Bas. La gestion de la crise dans ces deux pays frontaliers, Belgique et Pays-Bas, est bien la cause principale de l’énorme différence sur le résultat des Pays-Bas, meilleur que celui de la France, et 2 fois meilleur que celui de la Belgique, alors que ces deux derniers pays ont appliqué le confinement global indifférencié. 

On ne peut pas passer sous silence le fait que le confinement a été mieux réussi en Allemagne que dans ses deux petits voisins, Belgique et Pays-Bas. Pour expliquer ce résultat, l’un des meilleurs en Europe, les observateurs français plaident que l’Allemagne est le grand pays où le dépistage, le tri et la mise en œuvre des moyens de traitement et de protection du personnel hospitalier, ont été pris le plus précocement et que leur capacité d’accueil hospitalière était supérieure à celle de la France. C’est vraisemblablement pourquoi ce pays a de meilleurs résultats que nous. Toutefois le résultat de l’Allemagne est beaucoup moins bon que celui de la Corée du Sud, qui avec 5 décès/million fait 16 fois mieux que l’Allemagne au 1er mai. Notons que l’Allemagne a laissé ses frontières ouvertes sur la Pologne, la Hollande et la Belgique en fonction d’impératifs économiques de flux d’importations de main-d’œuvre et de produits alimentaires et manufacturés nécessaires, contrairement à la Corée du Sud.

Alors je me risque à émettre deux hypothèses. La première s’appuie sur le fait que des experts de renommée internationale expliquent que le confinement global indifférencié et tardif est la plus mauvaise solution, ce qui est bien en accord avec les mauvais résultats sanitaires de la France et surtout de la Belgique. Donc même si l’Allemagne a mis plus tôt que les autres les moyens adéquats de détection, de protection du personnel de santé, de tri et de soins des symptomatiques, sa décision fédérale de confinement global a introduit une nuisance par une sur-propagation du virus dans des lieux fermés, en particulier familiaux, où la distanciation sociale ne peut être réalisée comme à l’extérieur. La Corée du Sud n’a en effet pas fait de confinement global « chez soi », même si le port du masque a été adopté par la population. La deuxième hypothèse, dont l’effet s’ajoute à la première, est que l’Allemagne n’a pas fermé sa frontière avec la Belgique, pays avec la plus grande densité de contamination. 

Pourquoi fermer les frontières ? 

Parce que lorsque le vent s’engouffre dans votre porte ouverte, vous n’ouvrez pas toutes les autres portes de communication à l’intérieur, vous la fermez. Le confinement d’un pays n’a rien à voir avec le confinement dans un appartement, endroit clos et parfois surpeuplé rendant difficile de pratiquer les gestes de distanciation physique, de régénération d’un air qui peut être rapidement porteur de virus par gouttelettes, et de nettoiement de toutes les surfaces du logement accessibles, sols compris. Le confinement d’un pays permet au contraire de réduire au maximum les apports extérieurs de virus, de mettre l’ensemble des moyens publics au service des habitants, et d’appliquer des mesures adaptées au pays et à ses moyens. L’Allemagne a laissé ses frontières ouvertes sur la Pologne, la Hollande et la Belgique en fonction d’impératifs économiques de flux d’importations de main-d’œuvre et de produits alimentaires et manufacturés nécessaires. C’est très probablement avec la poursuite du confinement les deux raisons qui ont détérioré le résultat en nombre de décès par rapport à la Corée du Sud ou même le Maroc. 

Le cas de la Suède est un peu à part parce que ses deux principales frontières avec la Norvège et la Finlande ont été fermées par ces deux pays. En ce qui concerne les Pays-Bas, son choix de gestion de l’épidémie fait que l’immunité s’est développée plus qu’ailleurs et que sa sensibilité collective aux entrants extérieurs est plus fiable.  Néanmoins des échanges de communication ont eu lieu avec la Belgique et l’Allemagne pour dissuader de franchir la frontière néerlandaise sans raison valable comme le loisir. La Belgique et la France sont les deux pays qui ont confiné à l’intérieur et ouvert à l’extérieur avec les mauvais résultats que l’on sait. Dans leur cas la fermeture des frontières aurait été particulièrement à recommander très tôt. On touche du doigt le fait que le confinement d’un pays et le confinement interne de la population « chez soi » se manient différemment. Leur point commun c’est la précocité de la décision, mais le confinement d’un pays est global et celui de sa population peut être ciblé.
Pour terminer il est bon de revenir sur la situation particulièrement plus agréable que la nôtre et surtout que nos amis belges. Il faut parler de la Suède, où la vie est très peu perturbée, mais je vais me pencher sur le pays des tulipes, des polders et des moulins à vent, petit pays plus proche de nous. Le 16 mars les écoles et garderies ont été fermées sauf pour les enfants dont les parents occupent des emplois essentiels, ainsi que les restaurants, les bars, les musées, les coffee-shops, et... les maisons closes. Eh oui on a fermé les maisons closes… double action ? Par ailleurs les rassemblements de plus de 100 personnes ont été interdits. Là-bas on vit, on se déplace… heureux néerlandais ! Cerise sur le gâteau, il y a moins de décès/million que chez nous et une économie moins touchée… ! 

Pourquoi les pays voisins de la France sont les plus touchés ? 

Cette question ne peut pas être éludée tant le contraste entre l’Europe et le reste du monde est énorme et impossible à cacher pour tout observateur un peu averti qui s’intéresse aux chiffres publiés en permanence sur les médias encore non soumis à la manne financière publique et au diktat du pouvoir. N’oublions pas que la France est le seul pays dit démocratique qui subventionne la presse. Alors pour les 5 pays les plus touchés en décès/habitants par le COVID-19 le 1er mai à savoir dans l’ordre Belgique, Espagne, Italie, Royaume-Uni, et France, le pourcentage de décès/million d’habitants est 14,2 fois plus important que dans le reste du monde ! Ces 5 pays avec 3,3% de la population mondiale a subi 47,2% des décès du COVID-19 ! Ils font tous encore partie de l’Union Européenne. Seul grand pays qui a échappé en partie à ce désastre c’est l’Allemagne qui avec 1,1% de la population mondiale n’a eu que 2,9% des décès mondiaux soit seulement 2,6 fois plus que le reste du monde. Tiens ! Tiens ! 

Alors je laisse chacun émettre une hypothèse d’explication. A celle qui met l’opprobre sur la résistance des français et des italiens à toute contrainte, je leur demande de prouver que les Britanniques sont aussi indisciplinés. A ceux qui pensent que le virus aurait plus de tendance à aimer les cellules des français, je leur répondrais que c’est sans doute dû à leur propension à bien manger, mais alors pourquoi les britanniques ne sont-ils pas épargnés ? Ne riez pas les noirs de nos anciennes colonies, demandent aux blancs en séjour de repartir chez eux parce qu’ils sont porteurs du mal blanc ! Une revanche de l‘histoire ou une prise de conscience de notre descente vers le Tiers-Monde ? À ceux qui pensent que c’est la densité de population, je répondrais qu’ils doivent alors expliquer pourquoi les Pays-Bas avec une densité supérieure à la Belgique ont 11% de moins de décès/million, et pourquoi avec une densité de population pourtant 4 fois plus faible que les Pays-Bas nous avons 30% de décès/million de plus qu’eux.

Aucune analyse n’est présentée sur toutes les interrogations énumérées ici, mais on persiste sur des dogmes du confinement global et désormais du déconfinement présenté de façon anxiogène et agrémenté de la peur du rebond, en y ajoutant la désormais panacée des masques et de la limitation de déplacement. Tout ceci entraîne une panoplie de mesures contraignantes souvent inefficaces, complexes voire infaisables, liberticides, handicapantes, et inutilement coûteuses pour la plupart, sur un peuple que l’on va en plus « embrigader ». Mais l’Etat ne revient pas sur les dogmes, même s’il lui suffit de regarder ce que les autres pays nous montrent dans leurs succès et leurs échecs. Pourquoi par exemple les Pays-Bas qui ne confinent pas comme nous ont de meilleurs résultats que la France et la Belgique qui confinent autoritairement. Quand on fonce ainsi, c’est qu’il y a un loup. Le peuple tourneboulé et paniqué regarde le chef, et obéit dans un esprit grégaire et légaliste, au principe de précaution qui sert de bouée de sauvetage aux décideurs focalisés sur leur propre intérêt et le but qui leur a été assigné. Ce déconfinement en biseau, lent et sans date de fin, n’aurait-il pas un lien avec le plan de vaccination mondiale de Bill Gates et de l’OMS ? A quand le vaccin obligatoire pour les nouveau-nés contre le COVID-19 ? Dans dix-huit mois ?

Quand le skipper voit que son bateau va se démâter 

Il baisse la voilure, réfléchit et change de cap

Car le défi n’est plus l’arrivée de course, 

Mais d’arriver lui-même à survivre.

Si l’Etat poursuit dans l’erreur 

C’est que le but affiché

N’est qu’un leurre !

Claude 
03/05/20

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