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États-Unis, pays ami ou destructeur de la France (1ère partie)

 

États-Unis, pays ami ou destructeur de la France (1ère partie)

Nos médias mainstream consacrent à ce pays l’essentiel de leurs émissions télévisées et leurs publications concernant l’étranger. Que ce soit pour la pandémie, les évolutions sociétales, l’Ukraine, les artistes de cinéma, les procès, les attentats, les passages télévisés du Président, l’OTAN, l’UE etc. tout est prétexte à cibler l’information sur ce pays dit ami. J’ai fait deux séjours professionnels dans ce pays et j’y ai eu un accueil plus convivial que dans certaines entreprises françaises. Je n’ai aucun jugement à priori sur le peuple américain et son sens de l’hospitalité. Mais l’attitude de plus en plus envoûtée et vassalisée de la France doit inévitablement nous amener à une réflexion sur le bien-fondé de cette attitude de complicité dont est abreuvée le peuple français. Est-ce une amitié salvatrice ou une colonisation pure et simple par un pays hyper-puissant ?

Dans l’histoire du monde occidental, trois puissances étatiques ont étendu leur influence bien au-delà de leurs frontières. La France a manifesté une volonté hégémonique avec son besoin d’universalisme et sa tentation colonisatrice. Elle a été supplantée par la révolution industrielle du Royaume-Uni accolée à une maîtrise des mers du monde et une colonisation encore plus importante. La seconde guerre mondiale a remodelé le monde.

La déclaration de guerre de la France en 1939 contre l’Allemagne n’a pas suscité un élan anti-germanique aux USA pas plus que le souvenir de La Fayette suscite encore un sentiment pro-français. Au contraire les États-Unis se sont empressés de fournir à l’industrie allemande les produits miniers dont ils étaient les principaux détenteurs mondiaux à l’époque en tirant un énorme profit alors qu’ils étaient déjà détenteurs de la moitié des capitaux mondiaux. Les Britanniques et les Français se sont retrouvés seuls face aux Allemands et aux Italiens. La plus grande puissance du monde a vite oublié La Fayette pour le profit. Les États-Unis étaient tournés vers la zone Pacifique. Depuis la fin du XIXème siècle une rivalité s’était installée entre le Japon et les États-Unis pour savoir qui était la puissance régionale organisatrice de la zone Asie-Pacifique. A l’époque le Japon menait une politique expansionniste, poussée par un manque de ressources naturelles, et envahissait la Mandchourie chinoise. Cette rivalité était montée d’un cran avec l’accord tripartite Allemagne-Italie-Japon en 1940 des puissances de l’Axe dans le conflit au point de mettre en place des sanctions sur la fourniture de pétrole au Japon. On voit que même aujourd’hui les yeux des USA sont toujours tournés vers la conquête de l’Ouest et la rivalité avec la Chine a remplacé celle avec le Japon.

A cause de ce désintérêt autre que financier l’Allemagne aurait d’ailleurs sans doute gagné la guerre si cette rivalité avec le Japon n’avait pas été le tournant de l’engagement américain dans une guerre mondiale. Le basculement a été l’attaque surprise du Japon détruisant une grande partie de la flotte américaine du Pacifique. Le 7 décembre 1941, l'armée aéronavale japonaise attaquait par surprise la base américaine de Pearl Harbor dans l’archipel de Hawaï, faisant 2 400 morts, endommageant les installations portuaires et coulant nombre de cuirassés. Seuls les porte-avions en mer avaient échappé au massacre. Le choc fut immense sur l’opinion américaine qui bascula de l’isolationnisme à la guerre totale. Le pays se mobilisa et, comme pour la première guerre mondiale, les USA réintégrèrent l’Europe dans leurs préoccupations.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale les États-Unis ont pris une place de plus en plus importante dans le monde de l’hégémonie anglo-saxonne et leur suprématie a été accomplie au sortir de la seconde guerre mondiale avec la présence militaire d’occupation en Allemagne de l’Ouest mais aussi avec leur présence en Europe, dont la France, par l’implantation des bases militaires américaines dès 1950. L’Europe occidentale devenait dès lors une sorte de protectorat sous le couvert d’une puissance militaire dominante. Sous le prétexte de la garantie de non-résurgence de l’Allemagne nazie, les accords de Yalta, au bord de la mer Noire en… Crimée en février 1945, réorganisaient le monde avec la création de l’ONU et le partage de responsabilité de l’impossibilité de résurgence d’une Allemagne conquérante entre les anglo-saxons et l’URSS. Les trois vainqueurs de la guerre (Etats-Unis, Royaume-Uni, URSS) anticipaient la défaite allemande qui a suivi trois mois plus tard. Mais ce sont les Etats-Unis qui ont imposé leur suprématie sur l’Europe occidentale et le partage de l’Europe avec l’URSS selon les accords de Yalta.

Cette suprématie a pris toute son ampleur au moment des accords de Bretton Woods en juillet 1944 organisant le système monétaire mondial autour du dollar américain, avec un rattachement nominal à l'or. L’objectif étant d’ouvrir, unifier et uniformiser les économies du monde sous l’égide d’un unique totalitarisme financier. Pour structurer ce nouveau monde, différentes institutions ont émergé à cette époque : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) soit une des composantes de la Banque mondiale, le Fond monétaire international (FMI) et la signature de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (mieux connu sous le sigle anglo-saxon de GATT) qui donna naissance à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. Le 15 août 1971, grâce à leur impact sur les principales économies du monde et leur puissance militaire, les États-Unis mirent fin, sous la présidence de Nixon, à la convertibilité du billet vert en or ce qui sonna l’avènement du dollar en tant que première monnaie de réserve à l’international. Cet accord a institué un demi-siècle de suprématie américaine sur le monde jusqu’au 24 février 2022, date de l’offensive russe sur l’Ukraine. L’Union Européenne, nain géopolitique, économiquement liée par le dollar, impuissante militairement, ne pouvait plus devenir qu’une proie économique, un espace militaire d’affrontement face à l’URSS à étendre ensuite le plus loin possible vers l’Est aux frontières de la Russie.

L’impact mondial le plus important a été la disproportion de plus en plus importante entre le stock d’or des Banques Centrales et la masse de dollars émis. La masse monétaire émise s’est écartée de plus en plus de la richesse produite. La Banque Mondiale évalue à une multiplication à près de 2,4 sa progression entre 1971 et 2020 dans l’OCDE. Le dollar a de moins en moins de contreparties et est de fait en dévaluation continue. On parle alors de monnaie de singe. La fragilité du système monétaire mondial s’est révélée lors des crises et va vers l’implosion depuis la guerre en Ukraine où le prix de l’énergie explose.

Ceci a eu aussi pour effet d’ouvrir la porte à l’endettement de nombreux pays du monde dont la France dès 1974. Cet endettement n’a cessé de s’accroître jusqu’à nos jours. En 2020 le cumul de la dette publique et privée atteint 256% du PIB mondial (ensemble des richesses produites) et 288% en France dont 115% de dette publique. C’est cette déconnexion qui a créé une économie irresponsable basée sur la dette et une croissance largement au-dessus de la hausse de la productivité qui n’est que d’environ 0,5%/an. C’est particulièrement le cas de l’État français qui, selon les données de l’INSEE, a fait progresser son endettement public en moyenne de 4,2%/an par rapport au PIB alors qu’il n’a augmenté que de 3,2% pour les ménages et 3,1% pour les entreprises. Ces chiffres sont à comparer à la moyenne de 1,71%/an de la croissance de notre PIB en dollars. La France, comme d’autres pays du monde, vit au-dessus de ses moyens et cette vérité qui se fait jour va aboutir à l’augmentation des taux d’intérêt et à une récession aux conséquences dramatiques pour les plus démunis.

C’est le choix fait par les États-Unis pour leur propre intérêt qui a conduit à une mondialisation sauvage des échanges économiques, à un endettement exponentiel, et va conduire à une explosion du système économique, bancaire et monétaire. Le monde est en train de se séparer en deux, l’Occident du monde unipolaire, accroché à une vision multipolaire de pays décrochés de la tutelle économique et monétaire des Etats-Unis ayant en commun leur monnaie commerciale, leur banque d’investissement et de transactions internationales. Ils rejettent la notion de supranationalité ni fédérale ni confédérale comme l’incarne l’Union Européenne d’aujourd’hui.

En effet la planche à billets de la Fed est venue soutenir l’hégémonie économique des États-Unis au gré de ses besoins et bien au-delà de la croissance réelle. La spéculation boursière a trouvé un puissant moteur qui n’a pas cessé de l’alimenter jusqu’à maintenant. La monnaie de singe n’a pas cessé de couler à flot et a permis de masquer la crise bancaire de 2008 et le freinage de l’économie due aux mesures sanitaires contre le COVID. Mais le billet vert n’a pas cessé de se dévaluer par l’augmentation pharaonique de la masse monétaire et la guerre en Ukraine est en train de donner en plus un coup fatal à l’euro. Il est nécessaire de jeter un coup d’œil sur la réaction économique des pays du monde sur lesquels a l’hégémonie économique et monétaire des États-Unis a pesé plus ou moins lourdement. Pour ce qui nous concerne il est temps de jeter un regard sur la position mondiale de l’UE promue par les États-Unis et le choix de la France pour l’euro. Ce sera l’objet du prochain article.

Mais depuis 1971 pour les États-Unis ce sont en plus les dépenses militaires qui prirent alors une envolée spectaculaire alimentant les guerres ayant ensanglanté un grand nombre de pays du monde, et les opérations de création et d’aide au soulèvement des peuples comme en Ukraine à Maïdan et en Syrie. Ce sera le troisième volet de cette exploration du bilan de l’hégémonie américaine depuis un demi-siècle.

Comme le disait La Fontaine, on est loup ou chien.

C’est, sous le parapluie nucléaire de l’Otan

Et dans la machine fédéraliste de l’UE,

Que nous pensions nous engraisser.

La dette, l’inflation, et le dollar

S’envolent et l’euro plonge.

La récession qui s’invite,

Nous offre… une cure

D’amaigrissement

Sur fond de guerre

Mondiale.

 

Claude Trouvé

20/07/22

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