Défaite occidentale masquée par le catastrophisme

  

Défaite occidentale masquée par le catastrophisme

En ce mercredi 21 septembre, près du solstice d’hiver, le monde occidental nous inculque la peur et le catastrophisme, générateurs de l’angoisse des jours sombres. Derrière cela il y a une réalité, la 22^ème réunion de l’Organisation de Coopération de Shangaï, l’OCS. La grande bascule vient d’y pencher un peu plus vers un autre monde mais pas celui de Klaus Schwab, celui du monde unipolaire, multi civilisationnel et mondialiste, dans lequel le monde de l’oligarchie occidentale veut enfermer et soumettre les peuples. Alors l’artillerie de la peur nucléaire martèle le monde occidental. Poutine a le doigt sur la gâchette du bouton nucléaire parce qu’il est sur le reculoir et sent le vent du boulet lui frôler son crâne d’Hitler en puissance. Les geôles de l’Occident s’ouvrent pour l’accueillir avant son procès et l’OTAN va le bouter dans ses frontières pour aller l’y dégommer et redonner au monde les joies du monde unipolaire sous la bienveillance et la protection américaine. On lui réserve le sort de Khadafi, le libyen, et de Saddam Hussein, l’irakien, qui ont osé s’opposer au camp du bien américain et à son combat pour la démocratie… et le dollar. Honte à Poutine l‘envahisseur, irrespectueux des conventions internationales, il est temps de lever l’occident en masse contre celui qui menace notre monde de… paix, celui de la Libye, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Syrie, etc. L’ours est blessé, achevons-le avant que dans un dernier sursaut, il ne déclenche l’apocalypse nucléaire.

Voilà ce que Reuters dans le monde et l’AFP chez nous a déclenché dans le monde médiatique, politique et chez les commentateurs de tous bords, un vent de panique assorti d’une joie à peine contenue de pouvoir punir un monstre qui ne reconnait plus la suprématie économique, culturelle, et civilisationnelle du monde occidental. Macron éructe sa colère à l’ONU pointant du doigt les pays félons qui ne rejoignent pas comme un seul homme la bergerie américaine. Le peuple tremble, abasourdi par la menace d’une guerre nucléaire il se range derrière son protecteur et ne dit mot. Heureusement que le chef est là, lui qui a su entretenir un contact fréquent avec ce dictateur dangereux. Sans lui on verrait déjà les Russes en Pologne, dans les pays Baltes et en Roumanie. D’ailleurs Macron, un peu aidé par Biden, a poussé Poutine a avouer sa défaite en le contraignant à décréter la mobilisation de son peuple, avouant ainsi son incapacité à s’opposer à la vaillante armée ukrainienne qui a entamé la reconquête.

Pauvre France à qui la vérité est détournée dans une propagande à un niveau que je n’ai connu que durant la deuxième guerre mondiale avec Goebbels. “C'est l'un des droits absolus de l'Etat de présider à la constitution de l'opinion publique.” Comment ? “Plus le mensonge est gros, plus il passe.” Par notre perte de souveraineté, nous sommes sous l’influence des Etats-Unis, de l’UE et de l’Allemagne, et tous ces dirigeants manient le mensonge pour leurs propres buts. Ouvrons les yeux et regardons l’attitude des trois dirigeants Biden, Poutine et Macron.

Ce dernier affiche sa colère en termes peu diplomatiques à l’ONU, ce qui traduit quoi ? Un aveu d’impuissance devant l‘évolution de la situation mondiale. Son contrôle est en train d’échapper à l’Occident, et à ses 1,5 milliards d’habitants, dont la puissance économique s’effrite et dont la population diminue, face un monde de 6,5 milliards d’individus dont l’économie et la démographie est en pleine croissance. L’occident reproche à Poutine de relever l’affront fait à la Russie de l’après Mikhaïl Gorbatchev, avec la promesse vitale non-tenue de la non-extension de l’OTAN puis de l’UE sur les anciens pays européens du glacis protecteur russe. En réponse Poutine pavoise à Samarcande en Ouzbékistan avec l’extension de l’OCS. Les armées russes et chinoises font des manœuvres militaires en commun pour la deuxième fois. Cette alliance stratégique est scellée et, selon Poutine, c’est « une alternative réelle aux structures orientées vers l'Occident ». « C’est une organisation qui est fermée aux États-Unis, à l’Occident ou encore au Japon, et qui souhaite faire la publicité de la bonne entente sino-russe et aussi avec les républiques d’Asie centrale. » La 22e réunion du Conseil des chefs d'État de l'Organisation de coopération de Shanghai, l’OCS, est un succès. Le nombre de participants passe de 21 à 26, le nombre de membres de 8 à 10 avec l’entrée prochaine de l’Iran et de la Biélorussie, plus 16 pays soit déclarés observateurs, soit intéressés. Là réside l’évènement le plus inquiétant pour l’Occident et génère la réaction des perdants, d’où la colère de Macron sur les pays intéressés ou hésitants.

Tout ne va pas mieux sur le terrain militaire, toutes les offensives de l’armée ukrainienne « otanisée » ont échoué sur la longueur du front sauf une. La victoire tactique de Kiev due, à la conquête d’une zone de 70km de long sur 30 de large, s’avère en fait une défaite stratégique. Or les Russes avaient gagné ce territoire peu peuplé mais ne l’avaient pas réellement occupé avec leur armée en y laissant une simple garde territoriale qui s’est repliée en bon ordre dès l’arrivée des forces ukrainiennes leur laissant le champ libre. L’utilisation médiatique de cette victoire par l’Ukraine cache la grande agilité manœuvrière des forces russes et des républiques du Donbass qui s’étaient reconcentrées plus au Sud. De plus la zone conquise est peu peuplée, très plate et dénudée en automne exposant les unités de Kiev au repérage et à des pertes énormes sous les coups de l’artillerie, des missiles et de l’aviation russes. Après une conquête, cette victoire tactique s’avère un piège humainement très coûteux pour Kiev.

De plus, le but inavoué était d’empêcher les referenda dans le Donbass, referenda demandés par ses républiques de Donetsk et Lougansk et plusieurs repoussés par les Russes pour raison d’insécurité en zone de guerre. Or dimanche les referenda auront rendu leur verdict dont on ne peut pas douter du résultat. Ce sera l’échec autant de l’OTAN que de Kiev. En effet l’incorporation du Donbass dans le territoire de la Russie qualifie de facto les militaires américains et britanniques présents sur la ligne de front comme agresseurs non plus des républiques sécessionistes mais de la Russie. Ceci permet de faire de ces régions un territoire russe et ouvre la porte à l’entrée « légale » (aux yeux de Moscou) de conscrits réguliers et même de bases militaires permanentes. Le fait de dire que ces référendums n’ont pas de valeur, comme celui de la Crimée, ne change rien au fait que les russophones du Donbass combattent contre Kiev et que les habitants sont pilonnés depuis plus de 8 ans. Ceci ne peut que les inciter à voter en masse le rattachement à la Russie.

La Russie est-elle en position de faiblesse en mobilisant 1,1% de ses réserves militaires comme le communique le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou en précisant que cette mesure ne concernera que les citoyens actuellement dans la réserve et, surtout, ceux qui ont servi dans les forces armées et ont une expérience pertinente ? Ne serait-ce pas plutôt la préparation d’une grande offensive d’automne au Sud dans la Nouvelle Russie vers Odessa ? Les pertes humaines russes seraient-elles trop lourdes ? Pas de l’avis des Russes qui parlent d’une perte de 6000 militaires, 6500 selon la BBC, perte plus de dix fois inférieure à celle de Kiev. Si quelques milliers de Russes fuient leur pays, et non des millions comme en Ukraine, c’est par peur de l’escalade de la guerre. Le peuple russe souffre-t-il des sanctions de l’Occident ? La réponse est non, les magasins sont pleins de marchandises de toutes natures. L’économie russe est-elle affectée ? Globalement non et la Russie croule sous les rentrées d’argent grâce à son gaz et son pétrole. La Russie est-elle isolée dans le monde ? On vient de voir que non. En dehors des pays occidentaux, la Russie est-elle incitée à se retirer d’Ukraine par tous les autres pays ? La réponse est donnée par l’OCS, qui n’en fait pas état, et plus particulièrement par la Chine qui, lors des entretiens à l’OCS, a réaffirmé sa solidarité avec la Russie et vient de dire à son armée de se préparer à la guerre. Poutine aurait-il pris personnellement peur ? Après 6 attentats manqués contre lui, l’homme est toujours aux commandes alors qu’on veut sa mort.

Alors pourquoi ce branle-bas de combat ? Dans son discours d’hier à son peuple Poutine n’a fait que répéter ce qu’il a toujours dit et qu’annoncer la couleur en montrant ses muscles, ses réserves mobilisables et ses armes nucléaires en cas d’affrontement direct de l’OTAN sur son territoire. Ce qui a changé c’est que l’OTAN se heurte à un mur qui avance vers lui. Les sanctions non seulement n’opèrent pas mais enrichissent la Russie, le peuple russe reste massivement derrière son chef, et la Russie va retrouver des territoires autrefois perdus. Mais plus grave encore le regroupement derrière la Russie et la Chine, ennemis désignés par les Etats-Unis, intéresse de plus en plus de pays qui y trouvent une porte de sortie de l’hégémonie américaine. Plus grave encore la zone dollar devient menacée, crime ultime qui a valu à Kadhafi de mourir dans une bouche d’égout.

Alors que peut-il se passer ? Il n’y aura pas d’escalade nucléaire sauf si les Etats-Unis soit directement soit indirectement utilisent une arme nucléaire même tactique. Malheureusement leur complexe militaro-industriel y est prêt. Espérons que l’oligarchie financière s’y opposera, tout le monde ayant à y perdre car le nucléaire tactique ne pourra que précéder le nucléaire stratégique de destruction massive. Il n’est malheureusement pas certain que cela suffise tant ces puissances se sentent en capacité de dominer le monde et d’écraser un adversaire gênant. Nous en saurons plus après les élections midterm de novembre aux Etats-Unis. La Russie, coleader avec la Chine d’un nouveau monde, n’y a aucun intérêt. Elle rendra coup pour coup voire le devancera en cas d’imminence du danger grâce à la supériorité de ses missiles hypersoniques. L’attaque de l’Occident va se concentrer sur l’ONU, historiquement à la botte des Etats-Unis. Mais la donne a déjà changé et de nombreux pays deviennent disons non-alignés. Pour avoir un vote contre les Etats-Unis il faut une majorité de pays donnant leur accord. Ceci nous ramène à la colère hystérique dans le discours de Macron. L’Occident va donc tenter plusieurs manœuvres. La première c’est de demander l’élargissement du nombre de représentants dans le Conseil de Sécurité. La deuxième c’est de faire voter un texte d’intervention de l’ONU pour rétablir la paix en Ukraine. On parlera aussi d’une condamnation de Poutine lui-même. Les sanctions économiques et financières à appliquer sont de nouveau à l’ordre du jour de l’UE en accord avec les Etats-Unis, et on va rivaliser d’ingéniosité pour trouver des mesures de rétorsion efficaces quitte à s’éloigner de la moralité entre Etats en s’instituant prédateurs des biens et des finances d’un ennemi désigné. Cette méthode institutionnalisée par les Etats-Unis est reprise sans vergogne par l’UE.

En conclusion il est probable que la position finale de l’ONU accouchera d’une souris et le crédit international de Macron en ressortira amoindri. Cela se verra particulièrement en Afrique où la France est de plus en plus mise dehors. D’ailleurs Poutine vient de refuser de communiquer avec lui. La période qui nous sépare du midterm est particulièrement dangereuse pour la paix du monde car Biden, en grande difficulté, a besoin d’un succès militaire réel pour passer victorieusement ce cap. La Russie attend visiblement des conditions climatiques qui lui soient favorables pour une offensive sur la Nouvelle Russie. Elle a de plus besoin d’un temps de digestion des républiques séparatistes passant sous drapeau russe. La confrontation de ces deux évènements crée une situation explosive jusqu’au midterm. Des documents explicites américains existent sur leur volonté de détruire la Russie, puis la Chine, l’Europe étant désorganisée et économiquement détruite au passage. Nous sommes dans le mauvais camp et incapables de jouer comme le fait Erdogan un rôle de médiateur et d’alternative entre les deux mondes qui s’affrontent. Il faudra bien que rapidement le peuple français décide de son avenir, le parapluie américain n’est qu’un leurre entretenu. L’UE et l’OTAN entraînent notre pays dans une guerre qui n’est pas la nôtre et ne peut que nous broyer. La puissance américaine est déclinante et se sert de nous pour ralentir son déclin et de l’Ukraine comme chair à canon pour son industrie militaire et comme laboratoire d’armes de toutes sortes. 

Enfin je vais terminer par cette simple question : Poutine est-il un nouvel Hitler ? Oui comme Hitler a envahi l’Autriche au nom de la langue et de l’histoire, Poutine vient au secours de ceux qui parlent le russe depuis des générations et envahit une partie de l’Ukraine. Mais Poutine n’a jamais dit qu’il voulait détruire les Etats-Unis et conquérir l’Europe. Les Etats-Unis ont vassalisé l’Europe et vont y mettre de plus en plus de bases et de troupes, l’Europe est déjà leur chose et ils ont le projet de mettre la Russie à genoux puis la Chine. Hitler ne se contentait pas de l’Autriche, il voulait dominer l’Europe, les archives allemandes le prouvent ; les Etats-Unis ne se contentent pas de l’Europe, ils veulent dominer le monde. Qui est Hitler aujourd’hui en fin de compte ? Poutine ou Biden, simple marionnette d’un complexe militaro-industriel au service de l’oligarchie mondialiste ?

 La France a énormément d’atouts qu’elle refuse de voir et d’utiliser, mais elle manque cruellement d’un leader prêt à défendre sa souveraineté, son identité et d’une équipe dirigeante compétente motivée dans ce sens. Certains disent que la France est trop petite pour jouer un rôle mais avec De Gaule elle a montré au monde la voie à suivre en allant reconnaître la Chine. Posons-nous la question du pourquoi c’est la Turquie, membre de l’OTAN et qui vend des drones à Kiev quand nous donnons nos canons Caesar, qui peut jouer le rôle d’intercesseur entre l’OTAN et la Russie tout en rejoignant l’OCS. La volonté indestructible d’un chef ne tient jamais à l’époque mais à l’homme lui-même. Dans toute l’histoire du monde un pays prend la dimension de son chef. En se vassalisant de plus en plus la France ne fait que se rétrécir et disparaître de l’histoire du monde dans lequel elle peut encore briller. Même sa présence en Afrique francophone se rétrécit. Il est grand temps que le peuple se réveille avant d’être définitivement anesthésié, vassalisé et englouti dans un monde ou un autre en mode servile sans chef, sans boussole et sans identité.

La propagande du camp atlantiste obstrue les têtes

Et nous mène vers un avenir dangereux

Pour un intérêt étranger au nôtre.

La peur sert aux manipulateurs

De la soumission du peuple

Donnant à son chef

La clé de survie

Et pour nous

La mort.

Claude Trouvé

22/09/22