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Matraquage médiatique jusqu’à l’obscurantisme !


La France surfe toujours sur le siècle des Lumières et se prend encore pour la lumière du monde. Elle aime les grandes idées qui vont changer le monde et elle se croît le peuple élu pour sauver la planète. C’est quasiment devenu une mystique comme le peuple élu juif. Cette propension est savamment cultivée par les médias qui enfourchent l’air du temps et apportent la dose de certitude nécessaire au soutien des grandes idées altruistes ou propagées comme telles. La France, prenant les Droits de l’Homme sous son bras et faisant semblant d’avoir inventé la démocratie, historiquement anglo-saxonne mais en mettant en avant son appartenance à la civilisation gréco-romaine, se fait le chantre de deux grandes idées, l’Europe et le réchauffement climatique. Macron nous y entraîne en se présentant comme le leader européen de la grande idée européenne, et la France, forte de son faible taux d’émission carbone, se veut le pays propagateur de la décarbonisation de la planète. Dans les deux cas la contestation du bien-fondé de cette position est inattaquable, il s’agit de dogmes qui se justifie par eux-mêmes et dont on est seulement fondé de vanter les bienfaits. 

J’ai entendu encore hier un journaliste pro-européen considérer comme impensable l’idée seule du Frexit. L’appartenance à l’UE ne saurait être remise en question. « Pourquoi ? », « Parce que, un point c’est tout ». Il en est de même pour le réchauffement climatique, le consensus scientifique est acquis. « J’ai pourtant lu un article scientifique qui… », « Le consensus est acquis, fermez le ban ». Ceux qui insistent en pensant autrement sont considérés comme des idiots, des demeurés, mais pire comme des gens dangereux pour la France, l’Europe et la Planète, des empêcheurs de tourner en rond qu’il faut écarter au plus vite sous peine de catastrophes irréversibles. D’ailleurs une partie importante de la population abonde dans le sens de ces verdicts, au mieux sourit de l’ignorance des contestataires, au plus les accuse de mettre leurs compatriotes en danger. D’autres sujets moins médiatisés font partie de cette façon autoritaire de juger. Si un expert exprime dans un média un doute sur la dangerosité du glyphosate, il sera définitivement blacklisté.

En dehors du fait de savoir qui a raison dans tous ces cas, il est grave de constater que la liberté d’expression scientifique est jugulée. La science, par définition, se nourrit du doute. Tout peut être remis en cause constamment, même le bing bang à condition de pouvoir prouver pourquoi. Une société qui accepte des soi-disant vérités, sans essayer de réfléchir sur elles, se dirige vers un autoritarisme qui se nourrit de l’obscurantisme. Je suis frappé par le nombre de signatures recueillies par la pétition voulant mettre en accusation le gouvernement pour la faiblesse de son engagement sur le plan de la transition écologique. La France vit une situation d’urgence, non seulement budgétaire, mais de révolte d’une catégorie importante du peuple contre les institutions qui la méprisent et l’appauvrissent. Où est l’urgence ? Dans les têtes matraquées depuis 40 ans sur le réchauffement climatique, elle ne peut être ailleurs. Depuis 1998, les températures du globe n’évoluent pratiquement pas, et en 2018 ce serait devenu une urgence !

Qu’un million de personnes soient prêtes à faire dépenser 10 milliards par an rien que pour la transition énergétique alors que certains de nos compatriotes en sont à rogner sur les dépenses de consommation et de chauffage montre à quel point nous entrons dans un obscurantisme idéologique. Il y a les mesures de bon sens, comme celles d’économie d’énergie, l’isolement des logements, les circuits courts, mais il y en a d’autres qui défient les règles élémentaires d’une politique économique raisonnable. La France dans ce domaine est en train de perdre la boule. Sa frénésie dans le développement des énergies renouvelables (EnRia) est en train d’en faire un cas particulier et déraisonnable dans le monde. La COP21, en 2015, devait sauver le monde grâce à des investissements massifs dans ces domaines. Elle n’a rien fait de tel. Au contraire, les années 2016, 2017 et 2018 sont marquées par une accélération de la baisse des investissements dans les EnRia.

En Chine les investissements stagnent mais la demande énergétique augmente rapidement, ce qui diminue l’importance relative des EnRia. C’est aussi le cas aux Etats-Unis. Mais en Europe, le recul des investissements annuels est massif : -60% entre 2011 et 2017. L’expérience européenne en ce domaine est particulièrement significative, parce que c’est là que les renouvelables ont été glorifiés, adorés, subventionnés, développés. Le déclin est particulièrement remarquable dans les pays qui se sont voulus les champions de l’électricité renouvelable, et qui l’ont effectivement été : Allemagne, Espagne, Italie. En Allemagne, la baisse entre 2011 et 2017 est d’environ 90%. Le cas de l’Allemagne est particulièrement intéressant parce que ce pays n’a pas sensiblement diminué ses émissions de carbone malgré le très fort développement des EnRia et reste le pays à la plus forte émission de CO2 par habitant. En Espagne et en Italie, elle est quasiment de 100%, puisque ces pays ont pratiquement cessé d’investir dans les renouvelables depuis 2013 ou 2014 ; on notera au passage qu’ils ont totalement ignoré les « engagements de l’Accord de Paris ».

Comment s’explique cet effondrement ? La raison immédiate en est que ces pays ont réduit (Allemagne) ou supprimé (Espagne et Italie) les subventions qui avaient causé les investissements considérables du début de la décennie. Plus de subventions, plus d’investissements. Mais une raison plus profonde est à chercher du côté des inconvénients et des coûts de l’intermittence des renouvelables – tels que les coûts de transport, ou la diminution de la durée de fonctionnement des formes classiques d’électricité (et donc l’augmentation de leur coût unitaire de production). Les EnRia, énergies intermittentes, aléatoires et subventionnées, c’est-à-dire l’éolien et le solaire, ne permettent pas d’assurer la sécurité d’approvisionnement. Il n’y a plus guère que Negawatt et le Syndicat des énergies renouvelables qui soutiennent le contraire. Il faut donc un réseau de centrales électriques pilotables à la demande en parallèle avec les EnRia. Mais si on installe de plus en plus d’EnRia, ces centrales « en secours » (en réalité, comme la capacité équivalente de l’éolien est de 25 %, celle du solaire 11 %, c’est ce « secours » qui structure véritablement le réseau électrique) produisent de moins en moins, et de façon hachée, ce qui nuit à leur rendement, à leur longévité, et fait exploser leur coût au kWh puisque les frais fixes sont moins couverts. Plus personne ne veut donc investir dans ces centrales. 

On voit que dans un pays comme la France, au bord de la faillite et globalement exportatrice d’électricité, les EnRia posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent en particulier sur l’urgence budgétaire. L’Allemagne a dépensé de l’ordre de 250 milliards dans les EnRia et a compris qu’il fallait mettre la pédale douce même si elle a un budget excédentaire. Tout nouvel investissement dans les EnRia crée des productions à exporter, l’Allemagne étant déjà exportatrice d’électricité. L’Allemagne qui doit maintenir des centrales thermiques pilotables attend l’arrivée du gazoduc North Stream II venant de Russie et pense devenir le fournisseur de secours en nous poussant à arrêter nos centrales nucléaires. 

De plus la France, en grande difficulté financière et en crise sociale, n’hésite pas à augmenter sa participation financière de 3 milliards en 2015 à 5 milliards en 2020, soit une augmentation de 60% des financements apportés par la France aux pays en développement en matière de lutte contre le changement climatique. En outre, la France contribuera au fonds d’adaptation au changement climatique destiné aux pays en développement à hauteur de 15 millions d’euros et aux fonds pour les pays les moins avancés à hauteur de 20 millions d’euros, deux fonds onusiens qui permettent d’accompagner les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique. 

La France est-elle généreuse ou victime de ses idéologies au profit des grandes puissances financières ? Quand on voit le peu de certitude que nous offre les modèles mathématiques prévisionnels, les actions des deux principaux pollueurs mondiaux soit le retrait des COP pour les Etats-Unis soit l’inertie pour la Chine, on peut se demander quel résultat tangible sur le climat on peut attendre de ces dépenses. Aux gilets jaunes à qui on refuse l’augmentation du SMIC et aux retraités qui voient leur retraite diminuer, leur parle-t-on de ces dépenses à répartir dans le monde entier ? Les actions pour le réchauffement climatique permettent en fait de dépenser l’argent à tort et à travers mais toujours dans le sens de son transfert vers les grands lobbies, omniprésents dans ces grands rendez-vous planétaires.
 
L’Etat est responsable de la bonne gestion de l’argent public. 

Il lui incombe de cibler les dépenses urgentes et nécessaires

Ceci est d’autant plus primordial que l’argent se fait rare. 

En matière de réchauffement climatique, il l’oublie.

Il omet aussi de faire le bilan du choix de l’UE. 

Seul le matraquage vaut démonstration,

Permet de cultiver l’obscurantisme, 

De passer pour l’élite savante,

Et de diriger autoritairement.


Claude Trouvé 
29/12/18

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