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La France idéaliste et imprévoyante en passe de s’agenouiller

La France est désormais en piteux état et les grandes réformes lancées par le pouvoir ne sont que des manières de cacher notre incapacité à rebondir en dehors des coups de pouce exogènes de la croissance mondiale. Or le monde extérieur est en guerre commerciale et en crise d’ultralibéralisme et de mondialisme. Il ne s’est jamais relevé de la grande crise de septembre 2008 et les banques centrales colmatent les faillites en cours de presque toutes les grandes banques dont le prix des actions s’est effondré. Très proche de nous on peut citer la Deutch Bank, la Commerzbank et la Société Générale, mais toutes les grandes banques ne survivent que par les soutiens des Etats et surtout des liquidités déversées par tombereau par les banques centrales dont la BCE. Cela se compte en milliers de milliards de dollars. La monnaie de singe sauve les banques, mais pourrit tout. Elle alimente bien peu l’économie mais fait le bonheur des spéculateurs qui amassent sans cesse au détriment des peuples. Mais l’édifice devient de plus en plus bancal avec l’arrivée des taux négatifs pour la première fois dans l’histoire du monde. Je mets mon argent en Allemagne et je paie cette prestation dans l’espoir d’avoir plus de chances de le récupérer qu’ailleurs ! Cela revient tout simplement à penser que le futur est plus sûr que le présent, ce qui est une absurdité. Ce faisant les banques ont signé leur arrêt de mort et la Deutch Bank, qui croûle sous plus de 900 milliards de dépôts à risque, n’en reverra probablement pas la couleur et surfe encore un temps sur les « intérêts » négatifs versés par les déposants. Les Etats eux-mêmes arrondissent leur budget en empruntant à des taux proches de zéro voire négatifs laissant croire aux peuples que la dépense publique est maîtrisée. C’est tout simplement ainsi que la France peut annoncer que le déficit public sera de 2,2% en 2020 avec une croissance de 1,3% dont on peut prévoir qu’elle sera optimiste.

 
Il n’y a pas de croissance sans croissance d’énergie. La compétitivité se nourrit de la productivité dans laquelle l’utilisation de plus en plus importante des machines de toutes sortes ne cesse de croître soit pour remplacer l’homme soit pour en augmenter les capacités de production. Or la population mondiale a dépassé les 7,5 milliards d’habitants en croissance de 11,35% depuis 2008 soit 1,08%/an. La production mondiale d'énergie commercialisée était en 2018, selon BP, de 13 865 Mtep, en progression de 18,5 % depuis 2008 soit 1,71% par an. La croissance mondiale moyenne est donc de 0,63% (1,71%-1,08%) par habitant. C’est la croissance naturelle et non faussée par les apports de liquidités dans le monde. Elle est évidemment très variable selon les pays. Si, à partir des statistiques Eurostat, on regarde les pays de l’Europe ou voisins comme la Turquie, on note que la majorité des pays voient diminuer cette énergie sauf 9. Ceci montre que les autres ne sortent de la récession que par l’apport de liquidités par le truchement des banques et du déficit budgétaire. On note que l’appartenance à l’UE, à la zone euro n’a aucune influence sur ce paramètre fondamental. Les pays malades comme la Grèce et l’Ukraine ferment la marche, mais le Royaume-Uni et l’Italie ne sont pas loin. Si elle fait mieux que l’UE et la zone euro, la France n’échappe pas à une évolution négative. La position de Malte montre l’apport d’être un paradis fiscal. On note l’excellente position de la Pologne, l’un des principaux pays européens pollueurs en CO2. Il faut évidemment tenir compte de l’évolution démographique de tous ces pays, mais la conclusion que globalement ces pays sont en décroissance naturelle est flagrante. La croissance affichée des PIB est une croissance en partie artificielle et  soutenue par de la monnaie de singe que sont les liquidités ex-nihilo que déverse la BCE à l’instar de la Fed. La France ne gagne rien à faire partie de l’UE et de l’Euro, c’est l’ensemble de cette partie du monde qui est en recul. Certains diront que l’on voit ici les efforts faits pour économiser de l’énergie avec les énergies renouvelables en oubliant de compter dans le bilan énergétique l’énergie dépensée pour les concevoir, les construire, les implanter et les connecter aux réseaux nationaux. Si la France n’est pas trop mal placée dans cette décroissance naturelle, elle ne peut envisager une croissance naturelle basée sur la croissance énergétique, l’apport exogène des liquidités en monnaie de singe lui est indispensable. Elle est en zone de risque dans un système devenu fou au niveau mondial.

Le souci majeur d’un pays devrait être de diminuer le taux de pauvreté, ce qui signifierait en plus un niveau de vie moyen plus confortable. En effet le PIB/habitant ne dit rien sur la répartition des richesses accumulées. Si l’on considère le graphique du haut à gauche on peut se réjouir d’un taux de pauvreté plus faible que nos voisins et même par rapport à l’UE et la Zone euro d’une part, et d’autre part d’une baisse du taux de 2% en 7 ans. Cette bonne impression se confirme quand on élargit la vue sur l’ensemble des pays européens pour 2017. Dans le graphique de droite la France arrive en 6ème position dans les taux de pauvreté les plus faibles et devance la Slovénie, le Danemark, la Suède, l’Autriche, la Suisse et l’Allemagne. C’est un résultat flatteur mais le résultat est meilleur en Tchéquie, Finlande, Norvège, Slovénie, Pays-Bas. On conçoit bien que le taux de pauvreté dépend pour une bonne part du niveau des dépenses sociales consenties par habitant et du niveau du PIB/habitant. Dans un article précédent j’ai montré que si la France arrivait en tête pour les dépenses sociales/PIB, elle n’était qu’en 7ème position pour les dépenses sociales/habitant. On peut donc se poser la question de savoir quelle efficacité a le système socio-économique sur le taux de pauvreté, indicateur primordial pour évaluer la répartition des richesses et leur niveau global/habitant. Le dernier graphique en bas à gauche représente un indicateur d’inefficacité du système socio-économique résultat de ma multiplication du taux de pauvreté par les dépenses sociales par habitant en milliers d’euros. Plus le taux de pauvreté est faible plus les dépenses sont faibles, donc plus l’indicateur est faible, et inversement. On note qu’alors la France n’occupe qu’une position centrale à côté de la Grèce et de Chypre mais devance tous nos pays voisins. Cette position moyenne relativise le cocorico que nous répandons sur notre protection sociale. Mais on constate aussi que ce sont les pays les moins riches qui font le plus d’effort de protection. L’UE a donc sur les populations un effet inégalitaire très marqué et la richesse produite accentue les différences. Le Luxembourg est le symbole de l’enrichissement des spéculateurs et l’Irlande est le pays qui s’enrichit beaucoup mais redistribue le moins possible sur son peuple. La Suède souvent citée en exemple enrichit d’abord les plus riches avant de penser aux plus démunis. Le taux de pauvreté devrait y être beaucoup plus bas vu le PIB/habitant de ce pays 20% plus élevé que celui de la France en 2017.

La France devance les grands pays européens pour le niveau de ses prestations sociales mais j’ai montré dans les articles précédents qu’elle finançait ses dépenses de prestations sociales par la dette publique. La France vit donc nettement au-dessus de ses moyens. Nous atteignons une dette de 100% du PIB alors que la Suède, citée plus haut, est passée en-dessous des 40% en 2018. Le gouvernement vient d’aggraver ses prévisions de déficit public en 2022 avec 1,5%, ce qui signifie une poursuite de l’endettement alors que le contexte des taux d’intérêt est très favorable et diminue la valeur de la charge de remboursement des intérêts. La croissance de la dette fragilise la France dans sa position au sein de l’UE et on note déjà la fin de non-recevoir de l’UE, disons l’Allemagne, à la proposition de mutualisation de la dette proposée par Macron. L’Allemagne, supposée être le pays le plus solide, accumule des créances à risque de pays en difficulté, et elle a elle-même frôlé la récession. Le château de carte de la dette est prêt à s’effondrer et la France est très mal placée derrière la Grèce et l’Italie. La croissance française probable à 1,4% en 2019 et la prévision budgétaire pour 2020 à 1,3% laisse peu d’espoirs de voir notre chômage diminuer. Ceci est à comparer aux prévisions 2020 de l’Allemagne à 1,2%, de la Zone euro à 1,4% ,des Etats-Unis à 2,3%, du Canada à 2%, de l’Australie à 2,5%, du monde à 3,4%, de la Chine à 6% et de l’Inde à 7,5%. C’est le graphique de gauche donnant les prévisions des pays de l’OCDE  qui justifie le titre de cet article. La plupart des français vivent encore mieux qu’ailleurs mais leur avenir est particulièrement sombre. La France, l’Allemagne, le Japon et l’Italie sont les derniers dans les perspectives de croissance pour 2020. L’Italie est moribonde mais elle sort de la récession et peut encore espérer. Ce n’est pas le cas de la France qui va finir l’année 2019 avec une croissance probable de 1,4%, mais qui ne prévoit que 1,25% pour 2020. L’Allemagne pense sortir d’une année 2019 qui l’a amenée au bord de la récession, mais son industrie automobile risque de payer très cher le Brexit. Le couple franco-allemand subit même l’humiliation d’être derrière la Grèce. On ne peut plus parler d’une Union Européenne boostée par le moteur franco-allemand. Le couple est à la traîne de la croissance de la Zone euro et ce qui est plus grave, cette dernière est largement derrière celle de l’OCDE, et surtout de la croissance mondiale tirée par la Chine, l’Inde et l’Indonésie. Ces trois pays représentent 3 milliards d’individus, donc de consommateurs, et 40% de la population mondiale !

La France engluée dans l’UE perd du terrain et la Zone euro au profit de la Pologne et d’un pays gâté comme l’Irlande qui profite de l’autorisation de l’UE pour des impôts faibles sur les sociétés, mais qui n’en fait pas profiter son peuple. Non seulement l’UE perd du terrain, mais elle voit la Norvège et l’Islande, pays hors UE, prendre les premières places. Le couple franco-allemand finit par se déliter dans l’euromark et l’affrontement entre ces deux pays ne fait que commencer malgré le traité d’Aix-la-Chapelle que la France a approuvé bien imprudemment. L’Allemagne va essayer de se sauver en enfonçant la France qui va s’agenouiller car elle entre dans une phase de faiblesse. Les pays qui ont gardé leur monnaie, résistent mieux que le couple franco-allemand. Prise dans ce quadruple carcan que sont l’OTAN, l’UE, la Zone euro, et la pression germanique, la France va devoir s’agenouiller devant les Etats-Unis qui gèrent sa politique étrangère, et l’Allemagne qui lui dicte ses directives économiques par le biais de l’UE.
L’Allemagne va se servir de la puissance militaire française et lui fournir de plus en plus de matériel militaire en l’incluant de plus en plus dans une force européenne germanique et en prise avec les Etats-Unis. Elle va ainsi disposer indirectement de la force nucléaire française, isolée par le départ du Royaume-Uni de l’UE. Elle va œuvrer, comme une conséquence, pour avoir une représentation à l’ONU. Elle va pousser pour la création des euro régions, comme on le voit avec l’Alsace européenne en construction. Historiquement armée pour la gestion des lands, elle va détruire le système jacobin français à son profit. Le rêve européen de Macron va se terminer dans un réveil brutal. La Pologne a fait savoir que la France s’occupe de ses oignons et que la Pologne a une voix dans l’UE comme la France. Celle-ci se voit refuser son projet de mutualisation de la dette, et Sylvie Goulard son poste de Commissaire Européenne. Il reste la seule Christine Lagarde plus américaine que française. Les sourcils froncés de la marionnette Macron lors de ses propos de mise en garde de la Turquie d’Erdogan pèsent une plume devant le choix de Trump de laisser ce pays créer sa zone de sécurité entre les kurdes de Syrie et de Turquie. Sa demande de réunion du Conseil de Sécurité n’est qu’une communication à destination du peuple français pour sauver la face. Les vetos russe et américain sont inévitables et Macron le sait.

Notre descente en enfer se sent déjà concrètement dans les discussions sur les retraites, le blocage du nombre de personnes dans la santé en perte d’efficacité. Les prestations sociales et la classe moyenne sont les vaches à lait à traire après la vente du patrimoine pour faire face à notre glissade vers le bas. Le choix français de prestations sociales très favorables aux plus faibles va se terminer dans l’impossibilité financière dans un pays qui sombre économiquement. Nos carcans nous immobilisent et l’aspersion de subventions et de diminution de taxes et d’impôts pour les sociétés ne peut rien devant la non-adéquation de notre monnaie à notre économie, elle ne sera jamais à la hauteur de l’enjeu de 15% à 30% selon que l’on parle du dollar ou de l’euro mark allemand. Voilà ce qui attend une nation affaiblie, elle perd progressivement sa souveraineté et le peuple son pouvoir d’achat.

Préparez-vous à voir la France s’agenouiller

Perdre les moyens de sa souveraineté

De son indépendance, de sa liberté.

Les Etats-Unis veulent une UE

Avec un seul interlocuteur,

Vassal et glacis militaire

Mû en centrale d’achat.

L’Allemagne nous veut

Mais dans son giron !
Claude Trouvé
11/10/19

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